Inès Ibbou, talentueuse joueuse de tennis algérienne, qui a fait son entrée dans le circuit mondial féminin WTA cette semaine à seulement 14 ans, incarne une réussite miraculeuse dans un sport peu développé en Algérie. «C'est un miracle», a confié son entraîneur Zine-El Abidine Midoun, commentant le parcours d'Inès Ibbou, qui l'a mené d'un petit club familial de la banlieue d'Alger à la 938e place du classement WTA publié cette semaine. Il s'agit de la seule joueuse algérienne à figurer dans le classement. Sa victoire au tournoi ITF de Tlemcen au début du mois de septembre, sans avoir concédé le moindre set, a fait entrer Inès Ibbou dans le cercle fermé des dix plus jeunes joueuses à avoir remporté un tournoi professionnel. «Il n'y a que deux autres joueuses, une Américaine et une Chinoise, qui possèdent un tel niveau à son âge dans le monde», précise l'entraîneur. Un succès qui tranche avec la situation du tennis en Algérie. Son entraîneur, Zine-El-Abidine Midoun, qui sillonnait les écoles du pays pour faire connaître ce sport peu pratiqué en Algérie, a repéré Inès, alors scolarisé en CE1 à l'école «Les petits génies» de Staouéli, lors de journées portes ouvertes dans son club. «Elle vient tous les matins s'entraîner avec le sourire. Si je ne la stoppais pas, elle serait capable de jouer 24/24h», confie M. Midoun, à la tête d'une équipe aux petits soins pour préserver ce talent précoce. «Il y a des joueuses qui me prenaient de haut, voire même qui m'insultaient. Moi je répondais dans le jeu», se désole Inès Ibbou, décidée à prouver que l'on peut être une excellente joueuse de tennis même en venant d'Algérie. «Je suis fière de représenter l'Algérie», explique Inès Ibbou, qui a toujours refusée de jouer pour d'autres couleurs, malgré les nombreuses sollicitations adressées notamment par la France ou le Luxembourg pour une éventuelle naturalisation. «Inès doit être un produit 100% algérien», affirme son entraîneur, soucieux d'en faire un exemple de réussite pour la jeunesse du pays. Elle doit permettre de «montrer aux autres jeunes que c'est possible. On peut réussir en Algérie même avec peu de moyens», ajoute-t-il. L'objectif est clair: devenir un jour n° 1 mondiale. «Il reste 937 places à franchir dans 6-7 ans», confie, optimiste, M. Midoun. «Mon rêve, c'est de gagner Roland-Garros», espère, quant à elle, cette spécialiste de la terre battue.