Le Mali replonge-t-il dans le cycle des attaques suicides? Cette attaque suicide est la troisième dans cette cité inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, qui avait été secouée par deux fois cette année - les 21 et 30 mars - par des attaques kamikazes. La ville historique de Tombouctou (nord-ouest du Mali) était placée hier sous haute sécurité, au lendemain d'une attaque suicide contre un camp de l'armée, ayant fait deux civils tués, six soldats blessés et dans laquelle quatre kamikazes ont péri. Cette attaque suicide est la troisième dans cette cité inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, qui avait été secouée par deux fois cette année - les 21 et 30 mars - par des attaques kamikazes. Tombouctou, chef-lieu de région, ainsi que plusieurs villes du Nord malien avaient été occupées pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes jihadistes dont Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont été chassés fin janvier par des soldats français et africains. Après l'attaque, qui a causé l'émoi dans la ville, l'armée malienne a lancé des patrouilles «pour la sécurisation des biens et des personnes», qui se poursuivait hier, a affirmé un haut responsable militaire malien sur place, précisant que le calme était revenu dans la ville. «Les patrouilles se déroulent surtout dans le quartier Abaradjou (nord de Tombouctou), où le véhicule des kamikazes a été aperçu avant de se diriger vers le camp militaire» ciblé, en plein centre-ville, a-t-il expliqué. «Tout est calme, mais les populations font attention, on ne sait pas ce qui peut se passer. Certains ont toujours peur», a de son côté affirmé un fonctionnaire à la mairie de Tombouctou. Deux civils ont été tués dans l'attaque suicide, commis par «quatre Terroristes» qui ont tous été tués, a annoncé samedi soir le gouvernement malien dans un communiqué, faisant également état de six militaires maliens blessés. Le gouverneur de la région de Tombouctou, le colonel major Mamadou Mangara, a indiqué à l'antenne de la télévision publique Ortm que les deux civils tués étaient «deux charretiers qui étaient dans les environs immédiats ́ ́ des lieux de l'explosion. Quant aux ́ ́six militaires blessés, leur vie n'est pas en danger», a assuré le colonel-major Mangara, ajoutant que le camp militaire visé était «dans un état d'alerte maximum avec l'appui des forces de la Minusma (Mission de l'ONU au Mali) qui sont en place». «Déjà, les patrouilles sont sorties dans le cadre d'enquêtes poussées pour pouvoir mettre la main sur d'éventuels complices de cette situation», a-t-il encore indiqué. Dans son communiqué, le gouvernement malien a rappelé que cet attentat est survenu au lendemain d'une attaque ayant visé des militaires maliens dans une autre ville du Nord, Kidal, chef-lieu de la région du même nom. Des hommes armés non identifiés ont jeté deux grenades en direction de militaires maliens qui sécurisaient une banque de la ville avant de prendre la fuite. Deux militaires maliens ont été légèrement blessés, et étaient samedi dernier hors de danger, a-t-on indiqué au gouvernorat de la région. «Des dispositions sont prises pour renforcer la sécurité sur l'ensemble du territoire national. Les investigations sont en cours pour rechercher les responsables de ces actes», a déclaré le gouvernement. «La multiplication de ces attentats démontre que la guerre contre le terrorisme n'est pas terminée», a-t-il estimé. Jusqu'à hier matin, les deux attaques n'avaient pas été revendiquées.