Les experts vont entamer à partir de demain un travail de vérification des 19 sites listés par la Syrie La résolution 2118 votée après d'âpres négociations russo-américaines, est la première du Conseil de sécurité depuis le début du conflit en Syrie. Des experts internationaux en armes chimiques se préparent à lancer en Syrie l'une des opérations de désarmement les plus ambitieuses, dans un pays plongé dans la guerre civile, après la promesse du régime de se débarrasser de son arsenal chimique. Alors que ces inspecteurs doivent entamer leur travail demain, les violences ne connaissent aucun répit dans le pays, avec un raid aérien hier dans le nord qui a fait au moins 12 morts dont des élèves, et des combats entre rebelles et soldats sur plusieurs fronts, selon une ONG syrienne. Si un règlement politique s'annonce très difficile et très lointain, la communauté internationale s'active à détruire les armes chimiques du régime, accusé par Washington et ses alliés occidentaux de les avoir utilisées le 21 août dans une attaque contre un bastion rebelle qui a fait des centaines de morts. Des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac) vont ainsi entamer l'une des opérations de désarmement les plus ambitieuses et les plus dangereuses jamais tentées, au beau milieu de la Syrie en guerre. Il s'agit d'éliminer plus de 1000 tonnes de produits toxiques (sarin, gaz moutarde) stockés dans tout le pays. L'ONU et l'Oiac cherchent des candidats prêts à risquer leur vie et à travailler d'arrache-pied pour tenir des délais impossibles. Tous les sites répertoriés dans la liste remise par la Syrie le 19 septembre à l'Oiac devront avoir été inspectés au plus tard dans 30 jours. La résolution du Conseil de sécurité adoptée vendredi dernier fait obligation au régime Assad de détruire la totalité de ses stocks d'ici la mi-2014. Mais les détails du plan élaboré par les Russes et les Américains le 14 septembre pour inspecter et nettoyer 45 sites de stockage restent à préciser, selon des diplomates. Pour Dina Esfandiary, une spécialiste de l'Institut international pour les études stratégiques de Londres, «il est très difficile de s'assurer qu'Assad a bien déclaré tout son arsenal. Et puis les inspecteurs feront des cibles parfaites dans cette guerre civile. Quiconque voudra saboter l'opération - et je suis sûr que beaucoup voudront le faire - pourra les prendre en joue». Moscou et Pékin ont proposé leurs services pour l'opération syrienne. Les Etats-Unis, l'Allemagne et d'autres pays ont aussi offert leur aide technique ou financière. Le régime syrien a assuré qu'il veillerait à la sécurité des inspecteurs mais affirmé que les rebelles pourraient chercher à saboter leur mission. Parallèlement à cette mission, des experts de l'ONU actuellement en mission en Syrie poursuivaient leur enquête pour déterminer si des armes chimiques ont été utilisées dans certaines zones du pays, après avoir confirmé à la mi-septembre le recours à ces armes prohibées le 21 août. Ces experts doivent conclure leur travail aujourd'hui et rendre un rapport vers la fin octobre. La résolution 2118 votée après d'âpres négociations russo-américaines, est la première du Conseil de sécurité depuis le début du conflit en Syrie. Elle contraint le régime à détruire son arsenal chimique, sans cependant stipuler de sanctions automatiques en cas de manquement à ses engagements. Il faudra alors une deuxième résolution, ce qui laisse à Moscou une possibilité de blocage. Cette résolution fait suite à l'accord russo-américain conclu le 14 septembre afin d'éviter une frappe américaine en Syrie, une menace brandie par Washington en réponse à l'attaque chimique du 21 août.