Les inspecteurs supervisant le démantèlement de l'arsenal chimique en Syrie ont fait des progrès encourageants, selon l'ONU, et devraient pouvoir commencer dans la semaine à venir. Dans le même temps, le président syrien Bachar al-Assad a de nouveau nié dans un entretien diffusé hier que son armée ait utilisé des projectiles dotés d'ogives chimiques le 21 août dans des régions tenues par les rebelles près de Damas. Cette attaque, confirmée par des experts de l'ONU qui n'ont toutefois pas désigné les auteurs, avait fait planer une menace de frappe occidentale contre le régime de Damas, avant qu'un accord russo-américain ne débouche sur une résolution de l'ONU encadrant le désarmement de l'arsenal chimique. D'ores et déjà, la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'ONU, en Syrie depuis mardi, «a fait des premiers progrès encourageants» et les documents qui lui ont été transmis mercredi par le gouvernement syrien «semblent prometteurs», ont indiqué les Nations unies. L'ONU a évoqué jeudi «une bonne coopération avec les autorités syriennes au niveau technique», tout en précisant qu'il faudrait «des analyses Complémentaires». Les inspecteurs chargés du démantèlement de l'arsenal chimique en Syrie ont commencé dès mercredi à «sécuriser» les sites concernés, en collaboration avec les forces syriennes et ils «espèrent commencer les inspections des sites et le démantèlement dans la semaine qui vient». Démentant une nouvelle fois que ses troupes soient derrière l'attaque du 21 août, le président Assad a toutefois indiqué que ces armes se trouvaient aux mains de «forces spéciales», seules capables de les utiliser. «Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à terme, un ordre central de l'état-major des armées. Il est de ce fait impossible qu'elles aient été utilisées», a-t-il dit à la chaîne de télévision turque Halk-TV. C'est la première fois qu'une opération de désarmement chimique se déroule dans un pays en pleine guerre: la Syrie s'enfonce chaque jour un peu plus dans un conflit qui a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011. L'accord russo-américain prévoit le désarmement chimique du pays d'ici mi-2014. Alors que jihadistes étrangers et rebelles syriens combattent tous deux le régime, les affrontements se multiplient entre les deux bords, rendant encore plus complexe le conflit. Les jhadistes, bien financés et armés, ont été au départ reçus à bras ouverts par les rebelles manquant cruellement de moyens face aux forces de l'armée arabe syrienne, mais ils se sont aliénés une grande partie de la population en raison de leur interprétation extrême de l'islam et de leurs arrestations arbitraires. Depuis l'été, ils s'attaquent aux rebelles mais également aux combattants kurdes qui tentent de leur côté d'instaurer une autonomie dans leurs régions. Hier, de violents combats ont éclaté lorsque des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (Eiil) ont attaqué un barrage en pleine région kurde, près d'Afrine, dans la province d'Alep (nord). Le pape François, en pèlerinage à Assise, ville de la paix, a demandé solennellement au monde entier d' «entendre le cri de ceux qui souffrent de la violence et du terrorisme», notamment en Syrie.