Elle a incité ensuite son auditoire à barrer le chemin aux partisans du boycott. Louisa Hanoune, la «dame de fer» du PT, candidate à l'élection présidentielle du 8 avril 2004, s'est rendue, hier, à la rencontre de la population des Hauts-Plateaux pour prêcher son discours électoral. C'est, en effet, dans l'enceinte de la Maison de la culture située au chef-lieu de la wilaya de Sétif, que Louisa Hanoune a connu, une fois de plus, un accueil chaleureux exprimé par une foule nombreuse composée de ses militants et sympathisants de différentes couches sociales. Des vieux et des vieilles aux visages ridés, mais certainement épatés par la candidate du PT, les incitant à «voter massivement» le jour du scrutin «pour que vive l'Algérie...». Des adultes, hommes et femmes, assurément issus de «la classe ouvrière» auxquels Louisa Haoune a réservé un passage dans son discours qui a trait à l'éclatement des entreprises publiques du fait des retombées de la privatisation dans le secteur économique. «Le projet de réforme des structures économiques est destiné à la balkanisation de l'Algérie au mépris des droits des travailleurs du secteur public (...) le processus a mis en péril l'unité des travailleurs et seules les firmes multinationales et la mafia qui leur sert de relais tireraient profit d'un tel désastre social et humain pour piller les richesses du pays et réduire les relations de travail à l'exploitation féroce», déclare, avec ferveur, la candidate du PT. Elle fut, pour un moment, interrompue dans son discours par un tonnerre d'applaudissements quand elle évoqua «l'unité nationale dans sa double dimension amazighophone et arabophone» qu'il faudrait, selon elle, préserver telle «une lame inusable». Elle a incité ensuite son auditoire à barrer le chemin aux partisans du boycott et mis en garde contre «les sorties dans les rues le 8 avril prochain», car cela, a-t-elle insisté, «ouvrira les portes à l'intervention étrangère». Tout en réaffirmant son opposition à la révision de la Constitution, l'oratrice a estimé que l'officialisation de tamazight doit se faire «sans le recours à un référendum populaire». Abordant la crise multidimensionnelle que traverse le pays, la candidate du PT à la présidentielle du 8 avril 2004 a ajouté que la détérioration du tissu social qu'alimentent le chômage, la crise de logements, la dégradation du pouvoir d'achat...est une réalité que vit quotidiennement le peuple algérien partout sur le territoire national. Louisa Hanoune s'engage à apporter des solutions idoines pour résoudre la crise multiforme dans le cas où le peuple vote pour son programme le jour du scrutin. A titre illustratif, la solution au problème du chômage exige, selon Louisa Hanoune, «la réhabilitation des entreprises publiques et la valorisation de l'investissement national».