Depuis 1996 à nos jours, les prix ont connu 18 augmentations. La maîtrise de la demande d'électricité dans le secteur des ciments a été le thème de la journée d'étude organisée hier, sous le haut patronage du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, à l'hôtel El Aurassi. Cette journée d'étude technique est organisée par l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) en partenariat avec la Sonelgaz. Elle s'inscrit dans le cadre d'un programme global de maîtrise de la demande d'électricité initié dans le cadre de l'instruction du 18 septembre 2003 par le chef du gouvernement sur les économies d'énergie. En effet, la consommation nationale d'électricité augmente d'une façon sensible. En 1990 elle était de 12.000 gWh, elle est passée à 25.000 gWh en 2003, soit une progression d'un taux moyen de 5,8%. Selon le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, pour répondre à cette demande, «il a fallu développer une production de 16.000 gWh en 1990 à près de 30.000 gWh en 2003, soit un doublement de l'offre sur cette période». Le secteur de l'industrie du ciment, qui compte treize cimenteries, représente lui seul le premier consommateur d'électricité après les industries énergétiques, avec une consommation de 1600 gWh. A noter que la consommation unitaire moyenne des cimenteries est de 132 kWh par tonne de ciment. Le coût de revient d'une tonne de ciment est de l'ordre de 578,56 DA aux heures de pointe, 118,88 DA aux heures pleines et 51,61 DA aux heures creuses. Ainsi, ce secteur a un gros impact notamment pendant les heures de pointe, la demande étant estimée à 360 MW, soit 7% de la puissance appelée. Le coût de l'énergie augmente continuellement. Depuis 1996 à nos jours, les prix ont connu 18 augmentations. Cela nécessite la mise en oeuvre d'un véritable programme de maîtrise de la demande d'électricité dans ce secteur. En outre, les gains que pourrait générer un programme pourraient avoir un impact sur: le niveau de consommation de l'électricité, le niveau de la puissance appelée en heures de pointe, avec un étalement de la courbe de charge qui permettrait une meilleure conduite du réseau électrique. L'impact peut être aussi sur la compétitivité des cimenteries dans une perspective de libéralisation du marché, grâce à une réduction notable de la facture électrique. Par ailleurs, pour répondre à cette demande en évolution constante, le programme de développement du parc de production d'électricité se poursuit grâce au nouveau dispositif légal et institutionnel, notamment la loi 02-01 relative à l'électricité. Aussi de nouvelles procédures d'appels d'offres ont été mises en place depuis quelques années pour encourager l'investissement dans le secteur de l'électricité. Ce nouveau dispositif a permis le lancement de plusieurs projets menés en partenariat avec des opérateurs étrangers. On cite, à titre d'exemple, la création de la société SKS pour la réalisation et l'exploitation de la centrale de Skikda, d'une capacité de 800 MW, en partenariat avec SNC Lavalin et dont la mise en service est prévue pour 2005. D'autres projets ont été lancés ou sont en cours de lancement dans les mêmes conditions (400 MW à Berrouaghia et 1200 MW à Hadjerat Enous). Ces projets sont susceptibles de réduire la contrainte de la demande en électricité à moyen terme.