L'institution de Bretton Woods a exprimé son inquiétude quant à la situation sociopolitique dans les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Le FMI a de nouveau appelé les pays exportateurs de pétrole de la région Mena, dont l'Algérie, à donner la priorité à la diversification de leur économie ainsi qu'au renforcement de leur résistance à d'éventuels chocs de baisse de revenus pétroliers dans un contexte économique mondial encore terne. C'est ce que préconise cette institution financière internationale dans son nouveau rapport sur les perspectives économiques mondiales publié hier, en prévision de la tenue de son assemblée annuelle prévue du 11 au 13 octobre à Washington, L'institution de Bretton Woods constate, tout d'abord, que la faible demande mondiale en pétrole et les perturbations de l'offre pétrolière (Libye et Iran notamment) se sont traduites par une baisse de la production de pétrole dans les pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). En parallèle, les incertitudes découlant de «transitions politiques longues» dans les pays arabes qui ont connu des bouleversements politiques ainsi qu'un environnement extérieur peu favorable ont fini par «peser sur la confiance» dans les pays importateurs de pétrole de cette région. Améliorer l'environnement socio-politique et la stabilité macro-économique Pour le FMI, même s'il est attendu une hausse de la croissance mondiale en 2014 et une reprise de la production de pétrole, les pays de la région Mena doivent garder à l'esprit qu'une croissance «durable» et «équitable» à moyen terme dépend «de l'amélioration de l'environnement socio-politique, de la stabilité macro-économique, de la diversification économique et d'une création accélérée d'emplois». Par ailleurs, le Fonds observe que la croissance dans la plupart des pays exportateurs de pétrole du Mena s'est «considérablement ralentie» dans la première moitié de l'année 2013, tirée par la baisse de la production de pétrole. Sur ce plan, il faut dire que le Premier ministre a, depuis sa nomination, insisté sur le secteur industriel. M.Sellal s'est fait un point d'honneur de relancer le secteur industriel en léthargie depuis deux décennies. Aussi, M.Sellal reste-il confiant en dépit des défaillances qui frappent l'économie nationale. A la faveur de la tripartite qui s'annonce, il a récemment fait part de son optimisme au regard des «grands moyens» disponibles pour faire face à toutes les difficultés qui affectent l'économie du pays. La rencontre sera l'occasion pour élaborer une stratégie à même de booster le développement économique (industrie et agriculture), a-t-il expliqué, alors qu'il était dernièrement en visite de travail dans la capitale du Titteri. «Nous avons décidé de tenir la prochaine tripartie le 10 octobre. Nous allons élaborer une stratégie pour développer davantage l'économie nationale, une économie qui devrait être fondée sur la création d'unités industrielles nationales publiques, privées ou mixtes», a-t-il ajouté. «La seule solution aujourd'hui est de se lancer dans la concurrence et la production industrielle et agricole» a-t-il enchaîné, affirmant que l'Algérie «a enregistré beaucoup de retard dans ces domaines par rapport aux années 1970». Il a alors recommandé d'apprendre à se détacher des hydrocarbures: «Un pays dont l'économie n'est fondée que sur les hydrocarbures n'ira pas loin» a-t-il dit en faisant le plaidoyer pour une économie diversifiée qui sait puiser dans la production industrielle et agricole.