Les usagers premières victimes «Nous observons un mouvement de protestation afin de régulariser nos salaires du mois de septembre», réclament les employés de l'Etusa. Les travailleurs de l'entreprise Etusa, reviennent encore une fois à la charge. «Nous ne sommes pas en grève. Mais, nous observons un mouvement de protestation, afin de régulariser nos salaires du mois de septembre. Il reste quelques jours avant l'Aïd El Adha, nous n'avons pas de quoi répondre aux besoins de nos enfants et familles», ont lancé hier, une dizaine d'employés qui se sont rassemblés à l'intérieur du garage de l'Etusa à la rue Hassiba Ben Bouali à Alger. Engagés dans un mouvement de «grève déguisée», appelé mouvement de protestation au moment qu'aucun bus de l'Etusa n'assure le transport depuis le 7 octobre dernier, les travailleurs n'ont pas hésité à rassurer tout de même les usagers. «Qu'on nous règle le problème des salaires qu'on devait recevoir le 5 octobre dernier on reprendra le travail aujourd'hui même (Hier)», a-t-on indiqué, tout en rejetant l'idée d'un appel des membres du syndicat Ugta pour observer le mouvement de protestation qui dure depuis 4 jours. De leur côté, les membres du nouveau syndicat qui a été installé le 24 septembre dernier, n'ont pas hésité à revenir sur le scénario qui a conduit les travailleurs à décider d'un mouvement de protestation en dehors du syndicat, tout en soutenant la mobilisation des travailleurs qui revendiquent un droit légitime. «Les travailleurs de l'Etusa devraient toucher leur paye au plus tard le 5 octobre dernier. Mais, nous sommes le 9, la paye n'est toujours pas encore signée», a regretté Ahmed Chicha, secrétaire général de la section du syndicat. Pis encore, les membres des syndicats ne comprennent pas le pourquoi du retour de l'ex-directeur général de l'Etusa, Yacine Krim, qui a démissionné de son poste et a bénéficié de son STC intégralement (réf N° 1386), depuis le mois de juin 2013. Signé le 9 septembre dernier par l'ex-ministre des Transports, Amar Tou, une lettre a été adressée à Yacine Krim, afin de poursuivre son travail en qualité de directeur général de l'Etusa. Nommé à la tête de l'entreprise Infrafer, il y a quelques mois, M. Krim a été appelé à reprendre ses fonctions à la tête de l'Etusa, le 9 septembre dernier. Le secteur privé à la rescousse du transport des usagers On a maintes fois tenté de joindre par téléphone le directeur des transports de la wilaya d'Alger et Yacine Krim, pour de plus amples informations, mais sans résultat. Pas moins de 200 bus, dont 120 mobilisés rien que pour la station place Audin à Alger-Centre, qui appartiennent à l'opérateur Tahkout afin d'assurer le transport des usagers d'Alger. «Nous ne pouvons pas laisser les citoyens souffrir à cause du manque de transport. Nous sommes prêts à assurer le transport gratuitement, même si la grève des travailleurs de l'Etusa durera une année entière», a souligné un des responsables sous le sceau de l'anonymat à la station place Audin. Interrogé sur une éventuelle intention de l'opérateur Tahkout qui ambitionne de gagner le marché du transport en remplacement de l'Etusa en cas de l'ouverture de cette ligne au secteur privé, notre interlocuteur que nous remercions pour sa franchise dira: «Non, jamais. Tahkout n'envisage pas de le faire. D'ailleurs si on veut, rien ne l'empêche du moment que le secteur du transport est ouvert au secteur privé», répondra-t-il sereinement, aux cotés d'autres opérateurs privés qui ont refusé de s'exprimer. Répondant au sujet de la grève des travailleurs de l'Etusa qui prend forme sous le slogan de mouvement de protestation, alors que des milliers de citoyens sont pénalisés pour rejoindre leur travail, Mohamed Laïd, père de famille dira: «l'Entreprise Etusa possède toujours le monopole du transport urbain. C'est la raison pour laquelle les déplacements des passagers sont toujours mal gérés», a-t-il déploré.