Les grévistes dénoncent le retard dans le paiement de leurs salaires, alors que c'est le nouveau syndicat qui en est le principal responsable. Pour protester contre le retour de Yacine Krim à la tête de l'Etusa, les nouveaux responsables syndicaux lui ont interdit l'accès depuis le mois de septembre. Nouvelle montée de tension dans le secteur des transports publics. Les bus bleu et blanc de l'Etablissement de transport urbain et suburbain, Etusa, ont tout bonnement disparu, hier, de la circulation. La raison ? Une grève inopinée déclenchée par les travailleurs à l'appel du nouveau syndicat d'entreprise. La direction générale et les nombreux usagers ont été surpris par ce mouvement de débrayage qui a complètement paralysé le transport urbain. Conducteurs et receveurs ont décidé de changer leur itinéraire habituel. Au lieu de prendre le chemin vers le dépôt et mettre les bus en circulation, ils ont préféré se diriger vers le siège de la direction générale de l'établissement pour y tenir un rassemblement de protestation. Le fait de n'avoir pas jugé utile d'informer les nombreux usagers de ce changement a, évidemment, provoqué plusieurs désagréments et un large mécontentement. Cela dit, le mouvement de protestation, préparé en catimini entre les nouveaux responsables syndicaux et les travailleurs, n'est pas motivé par des revendications socioprofessionnelles comme ce fut le cas pour les précédentes frondes menées par les ex-syndicalistes écartés en violation des procédures légales. En effet, les grévistes dénoncent le retard dans le paiement de leurs salaires, alors qu'ils en sont les premiers responsables. Reconduit à la tête de l'Etusa le 9 septembre dernier sur décision du nouveau ministre des Transports, le directeur général Yacine Krim n'a, à ce jour, pas pu accéder à son bureau et reprendre la direction générale de l'établissement. La raison ? Les nouveaux responsables syndicaux lui interdisent l'accès sous prétexte qu'ils "sont contre son retour". Le siège de la DG ayant été fermé par les syndicalistes, Yacine Krim n'a donc pas pu signer les documents administratifs pour le virement des salaires des travailleurs. "La direction générale a été surprise par cette grève. Aucun préavis et aucune plate-forme de revendications n'ont été adressés", apprend-on auprès de la DG qui explique que n'ayant pas pu prendre possession de son bureau, il est tout à fait normal pour le DG de ne pas pouvoir reprendre ses fonctions et signer le virement des salaires. La DG a tenu "à s'excuser auprès de ses usagers des désagréments causés par cette grève-surprise". À quelques jours de la fête de l'Aïd, les travailleurs ne savent plus à quel saint se vouer. La tension est telle que leur rassemblement devant le siège de la DG s'est transformé en un champ de bataille entre les partisans et les opposants à la démarche du nouveau syndicat. M .B Nom Adresse email