Une réunion de médiation menée par les pouvoirs publics a ramené un calme mais précaire. La région d'Oued Aïssi a connu un week-end très mouvementé. Des violences ont éclaté dans la matinée de jeudi dernier entre les habitants de Larbaâ Naït Iraten et les occupants des bidonvilles de Rhahlia d'Oued Aïssi. Dès la matinée, des groupes de jeunes descendus des villages d'Azouza, Larbaâ Naït Iraten et Irdjen s'en sont pris à des habitations appartenant aux familles installées le long de l'Oued Sébaou. Des mobiliers et de la boiserie ont été brûlés et d'autres habitations de fortunes saccagées. Dans la foulée, un véhicule d'une personne étrangère se trouvant sur les lieux a même été incendié par les belligérants. Vers la fin de la journée de jeudi dernier, l'on signalait une dizaine de blessés dans les rangs des deux camps. Des blessures qui renseignent sur l'acuité de la violence et les armes utilisées. Dans la mêlée, les forces de sécurité dépêchées sur les lieux se sont tout le long de la journée interposées pour apaiser la situation mais sans grand résultat. Dans la soirée de la même journée, une réunion a, selon des sources locales, rassemblé les représentants des habitants de Larbaâ et des bidonvilles avec la médiation des représentants de la police et des pouvoirs publics. Après un échange de préoccupations des deux côtés, une solution semblait émerger. Les deux camps ont accepté de faire la paix. La médiation des pouvoirs publics menée par une commission de sécurité a en effet ramené le calme mais combien précaire. Vendredi dernier, la route en question était déserte. La circulation était presque inexistante sur ce tronçon très important qui relie plusieurs daïras comme Bouzeguene, Azeffoun et Azazga au chef-lieu et surtout à la capitale. Des rumeurs circulaient encore, durant toute la journée d'hier sur d'éventuels barrages dressés par les occupants des bidonvilles d'Oued Aïssi. De crainte d'agression, beaucoup n'ont pas voulu prendre cette route pour se rendre à Tizi Ouzou. La tension était perceptible en effet dans la zone en question malgré les appels au calme des deux côtés. Selon des habitants qui se trouvaient sur les lieux, la colère grondait depuis longtemps. Ils reprochaient aux occupants des bidonvilles d'être derrière l'insécurité qui règne sur la route reliant Larbaâ à Tizi Ouzou. En effet, déjà la semaine dernière, plusieurs personnes ont été agressées à proximité de ces habitations de fortune installées dans la région depuis plusieurs décennies. Les mêmes habitants reprochaient à leurs concitoyens d'avoir initié des actions de colère par la fermeture de la route en question, c'est-à-dire la RN12. D'immenses embouteillages se sont formés ce jour, doit-on le rappeler, contraignant ainsi les gens de la région de Larbaâ à contourner par plusieurs routes mais plus distantes de la ville de Tizi Ouzou. En fait, la région d'Oued Aïssi, essentiellement la route longeant les bidonvilles est marquée depuis belle lurette par une insécurité constante. De nuit, ce tronçon donne l'air d'un véritable purgatoire. Même véhiculés, des citoyens de passage ont été agressés et délestés de leurs biens. Des agressions physiques ont également été signalées sur beaucoup de passants. A pied, la zone en question est devenue un no man's land. Personne ne peut s'aventurer dans les parages. Cette situation, connue d'ailleurs à travers toute la wilaya et les wilayas limitrophes comme Alger, Béjaïa et Bouira, plusieurs fois, a provoqué la colère des habitants des communes voisines comme Tizi Rached et Larbaâ Naït Iraten. L'année dernière déjà, des violences similaires ont éclaté dans la même zone à cause de l'insécurité. Encore une fois, les forces de l'ordre et la sagesse avaient fini par l'emporter. En fait, cette forme de violence vient juste s'ajouter à d'autres. A travers la wilaya de Tizi Ouzou, les causes et les sources de la violence et de l'insécurité se sont multipliées, ces dernières années. Malgré les opérations coup de poing menées par les forces de sécurité, les lieux de débauche et les bars clandestins poussent comme des champignons à travers les communes. Les villages de Kabylie autrefois lieux de paix et de sécurité sont devenus des zones de non-droit.