Dans son rapport, HRW explique avoir interrogé des survivants de l'attaque et avoir compilé une liste de noms des victimes, parmi lesquelles se trouvaient 57 femmes et 18 enfants. Jihadistes et insurgés ont exécuté 67 civils et pris en otage 200 personnes de la communauté religieuse alaouite en Syrie, dans les crimes les plus marquants commis par l'opposition armée depuis le début du conflit, affirme hier une ONG internationale. Dénonçant des «crimes contre l'Humanité», Human Rights Watch (HRW) a affirmé que des jihadistes et des rebelles avaient tué le 4 août au moins 190 civils, dont 67 exécutés alors qu'ils n'étaient pas armés, et pris en otage 200 personnes dans des villages alaouites de la province côtière de Lattaquié. Dans son rapport, HRW explique avoir interrogé des survivants de l'attaque et avoir compilé une liste de noms des victimes, parmi lesquelles se trouvaient dont 57 femmes et 18 enfants. Selon HRW, basée à New York, au moins 20 groupes, principalement des jihadistes affiliés à Al Qaîda, ont participé à l'opération de conquête de ces villages, qui ont ensuite été repris par l'armée. L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et un autre groupe détiennent toujours les plus de 200 civils, en majorité des femmes et des enfants, selon l'organisation. Les alaouites -une branche du chiisme - sont minoritaires en Syrie. Les rebelles qui tentent de renverser le régime sont en grande majorité des sunnites. Selon HRW, «les combattants ont exécuté ou abattu des familles entières». Depuis que la rébellion contre le régime syrien en mars 2011, des ONG et l'ONU ont dénoncé des crimes de guerre et contre l'humanité auraient été commis par les forces du régime, mais aussi par des rebelles. Les exécutions du 4 août constituent les crimes les plus importants attribués aux jihadistes et aux rebelles, en raison du nombre élevé de morts mais aussi parce qu'il s'agit de civils. Plusieurs massacres ont été commis en Syrie, dont régime et rebelles s'accusent mutuellement, la guerre prenant parfois une tournure confessionnelle. L'armée syrienne combat une rébellion hétéroclite composée au départ par des déserteurs de l'armée rejoints depuis par des civils ayant pris les armes et des jihadistes et mercenaires étrangers. Mercredi, un Français musulman combattant au côté des jihadistes s'est ainsi fait exploser contre une position de l'armée dans la province d'Alep (nord), tuant dix soldats, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). Le rapport de HRW a été diffusé au lendemain d'une vidéo relayée sur Internet et montrant des membres présumés du Hezbollah achevant des rebelles blessés.