La neutralité de l'institution médiatique est aujourd'hui remise en cause par certains candidats. Le candidat à la présidentielle du 8 avril prochain a condamné, hier, lors d'un meeting qu'il a animé à Souk Ahras les dérapages que connaît actuellement la campagne électorale. Revenant sur les actes de violence dont ont été le théâtre les permanences de Benflis et Djaballah, l'orateur les a qualifiés «d'abus d'autorité du clan de Bouteflika dont l'affolement a atteint son paroxysme». Pour Sadi, ces événements sont une suite logique à la politique prônée par le président-candidat qui, envoie des voyous brûler les permanences des autres candidats. Auparavant, Sadi avait rencontré les citoyens de la ville de Guelma où il s'était rendu dans la matinée dans plusieurs quartiers défavorisés. Au quartier Hadj M'Barek, Sadi a été interpellé par plusieurs familles habitant le bidonville pour constater leur dénuement. Sadi, qui a été attentif à leurs doléances, s'est engagé, au cas où il serait élu, à «prendre en charge leur cas», tout en les appelant à soutenir son programme qui «apporte des réponses concrètes à leurs préoccupations», selon lui. Au cours de son meeting animé au théâtre régional de Annaba Azzedine Medjoubi, devant une assistance nombreuse, Sadi a réitéré son appel à la vigilance le jour du scrutin. Rappelant sa décision de ne pas participer à l'élection de 1999, Sadi a affirmé qu'«à ce moment l'armée avait opté pour Bouteflika mais maintenant qu'elle a décidé de se retirer du champ politique, j'ai décidé de briguer la magistrature suprême pour faire la rupture avec l'ancien système». Abordant sa vision de l'économie nationale, il a indiqué qu'elle est «fondée sur la liberté d'entreprendre et l'économie de marché avec des mécanismes de protection des couches sociales les plus démunies» tout en soulignant la nécessité de «libérer les initiatives et les énergies» des Algériens. En outre, la direction de campagne du candidat Sadi vient d'interpeller l'opinion publique pour dénoncer la partialité et les manipulations dont fait pruve la télévision. Dans un communiqué parvenu, hier, à la rédaction, la direction de campagne de Sadi affirme que «depuis le début de la campagne électorale, la Télévision algérienne fait preuve d'un parti pris intolérable visant à altérer les activités du candidat Sadi». Ces procédés qualifiés de déloyaux «viennent s'ajouter à d'autres et témoignent de ce que la transparence et la libre expression sont bien des idées insupportables pour celui qui a avoué s'attribuer la Télévision nationale, si, par malheur, il réussissait à s'imposer à la nation» ajoute le document en question. Par cette dénonciation il est reproché à l'institution médiatique son manque d'objectivité et son parti pris quant au traitement réservé à la campagne électorale de certains candidats. Pour étayer ces dires, le communiqué rappelle que lors du premier jour de campagne «alors que le meeting de Chlef et de Cherchell ont fait salle comble, la caméra a réduit l'image à un plan serré qui ne rendait pas compte de l'ambiance réelle qui y a régné». Le comble a été atteint à Constantine, où le meeting a été filmé avec une vieille caméra analogique. Le résultat est que le téléspectateur a été dupé sur l'importance de l'affluence et la perception de l'intervention. Néanmoins «l'exclusion de Saïd Sadi des médias publics durant trois ans n'a pas empêché la ferveur citoyenne de lui faire écho lors de ses sorties publiques» soutient la direction de campagne de Saïd Sadi qui reste, au demeurant, optimiste et serein : «Ces manipulations ne parviendront pas à perturber la forte adhésion que les citoyens témoignent à Saïd Sadi».