«La campagne électorale s'est caractérisée par des attaques personnelles, des généralités et des promesses démagogiques.» «Le score électoral du président a été facilité, entre autres, par deux candidats qui ont repoussé une partie des électeurs par des promesses d'un troisième tour dans la rue en cas de victoire de Bouteflika» estime Me Mokrane Aït Larbi dans une déclaration rendue publique, hier. Tout en rappelant les termes de l'entretien paru dans notre édition du Mardi 6 avril 2004 et dans lequel il avait affirmé, que «le candidat du système passera au premier tour...que la neutralité de l'armée n'est pas la neutralité du système...et que le taux de participation en Kabylie sera très faible», Aït Larbi considère que «si la victoire du président n'est pas un triomphe pour les libertés et les droits de l'Homme, l'échec des candidats démocrates n'est pas une perte pour la démocratie» Ce nouvel échec des démocrates, ajoute Aït Larbi, permettra d'enterrer définitivement l'illusion entretenue depuis 1992, «d'arriver démocratiquement au pouvoir sur un char» Le ton est cependant à l'espoir chez l'avocat qui croit que «l'alternative démocratique est certaine», pour peu que les Algériennes et Algériens se mobilisent pacifiquement pour la construction d'une Algérie, «républicaine, démocratique et moderne» Par ailleurs, l'auteur de la déclaration, faisant allusion à Saïd Sadi et à Ali Benflis, reproche à ces derniers d'être passés «du soutien inconditionnel au président, au nihilisme, sans courage politique d'assumer leur part de responsabilité en tant que chef de l'exécutif pour l'un et membre de la coalition gouvernementale, pour l'autre» Aït Larbi, qui n'a à aucun moment évoqué la fraude électorale, justifie la victoire de Bouteflika par le soutien du RND, du MSP, des redresseurs du FLN et de l'Ugta et qui d'après lui ne pouvait se faire sans «feu vert» Il est enfin utile de rappeler que dans l'entretien qu'il nous a accordé, Aït Larbi avait souligné que le discours développé par les adversaires de Bouteflika lors de la campagne électorale «n'a pas été à la hauteur de la fonction présidentielle» pour cause, estime-t-il, «la campagne électorale s'est caractérisée par des attaques personnelles, des généralités et des promesses démagogiques» Quant à la neutralité de l'armée, notre interlocuteur considère que «même si l'institution militaire a manifesté sa neutralité, ce n'est pas pour autant qu'on pourra déduire que le système mis en place depuis l'indépendance est neutre»