«Une telle conférence doit réunir autour d'une même table régime et opposition» L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a lancé un appel hier à tous les pays qui portent «un intérêt à la Syrie» ou ayant une «influence» pour participer à une conférence de paix à Genève. «Tous ceux qui ont un intérêt et une influence dans l'affaire syrienne doivent participer à cette réunion», a déclaré M. Brahimi lors d'une conférence de presse à Baghdad, répondant à une question d'un journaliste qui lui demandait si les pays qui soutenaient l'opposition étaient les bienvenus. De son côté, le ministre des Affaires étrangères irakien, Hoshyar Zebari, a déclaré que «tout le monde est désormais convaincu qu'une solution politique et pacifique à la crise syrienne est une option valable» pour «l'intérêt du peuple syrien». Cette conférence de presse s'est tenue après une entrevue entre le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et M. Brahimi qui est en tournée dans la région pour préparer Genève II, dont la tenue est escomptée pour novembre prochain. Dans un communiqué, le Premier ministre irakien a indiqué que «l'échec des options militaires et la conviction grandissante qu'il faut une solution politique à la crise» ont renforcé les chances de paix. Concernant le conflit syrien, l'Irak a cherché à éviter de prendre part, mais ce conflit a débordé des frontières à plusieurs occasions, et plus de 185.000 réfugiés syriens sont actuellement installés dans les trois provinces du Kurdistan irakien autonome, selon l'ONU. Repoussée plusieurs fois, la conférence Genève II n'est envisageable qu'en présence d'une opposition syrienne «crédible», avait déjà mis en garde M.Brahimi dimanche dernier. Or, le Conseil national syrien (CNS), le groupe le plus important de la Coalition de l'opposition, a d'ores et déjà annoncé qu'il n'irait pas à Genève et menacé de faire scission si la Coalition y assistait. La Coalition doit décider d'y assister ou non lors d'une réunion à Istanbul prévue début novembre. Ces nouveaux efforts diplomatiques interviennent plus d'un mois après la conclusion d'un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace d'une frappe américaine, lancée après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août près de Damas, ce que les autorités syriennes ont formellement démenti. M. Brahimi qui a rencontré, dimanche dernier au Caire, le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, doit également effectuer une visite en Iran, au Qatar, en Turquie et en Syrie.