Une vue du forum A l'occasion de la Journée nationale de la presse, le forum du journal Echaab et le quotidien Horizons ont organisé au siège du plus ancien quotidien arabophone, une rencontre débat ayant pour thèmes: «La communication de l'Algérie pendant la guerre de libération et la place de la presse écrite publique.» Pour évoquer ces deux thèmes très larges, les organisateurs ont fait appel à l'ancien ministre de la Communication, Mohamed Abbou, à l'ancien journaliste et diplomate Abdelaziz Sbaâ et enfin l'enseignant à la Faculté des sciences de l'information et de la communication Zoheir Ihaddadène d'Alger. Dans son intervention, ce dernier a mis l'accent sur la définition de la communication durant la Révolution, mettant l'accent sur la nécessité de la propagande dans un pays en guerre. «La presse algérienne de la Révolution de Novembre déclamait contre le colonialisme français et ne visait pas la France en tant que peuple et civilisation», ajoutant que durant la guerre de Libération il fallait créer un concurrent et présenter le colonisateur dans sa plus mauvaise image. Il a ajouté que durant cette période, il fallait en parallèle présenter la Révolution comme un combat pour la lutte pour l'indépendance et non pas une lutte militaire simplement. De son côté, l'ancien ministre de la Communication, Mohamed Abbou, a insisté sur la nécessité du message dans la communication, face à l'invasion médiatique étrangère et surtout arabe. L'ancien responsable du secteur est revenu sur la concurrence entre la presse privée et la presse publique insistant sur l'importance de la mission du service public et surtout la défense des intérêts nationaux. Le ministre a précisé que la presse privée cherche de l'audience et obéit à des aides directes et indirectes qui désorientent leur ligne éditoriale. Un peu plus profond dans le métier, l'intervention de l'ancien directeur d'Horizons Abdelaziz Sbaâ, est basée sur sa propre expérience de responsable dans le plus important hebdomadaire que l'Algérie ait connu Algérie Actualité. Sebaâ a évoqué les facilités que la presse privée a connues au lendemain de l'ouverture politique en 1989: trois années de salaires pour les journalistes qui désiraient quitter la presse publique pour une aventure dans la presse privée, facilité des banques pour créer un titre et surtout la facilité pour obtenir des locaux pour les nouveaux journaux. «Durant cette période, c'était le titre qui crée l'entreprise et non pas l'entreprise qui crée un titre.» L'ancien responsable d'Algérie Actualité a évoqué également la différence entre la presse dans les années 1980 et la presse des années 2000, parlant surtout de l'absence aujourd'hui d'une presse spécialisée, l'absence de la qualité rédactionnelle et surtout la disparition du journaliste professionnel qui avait fait la force des médias publics à l'image d'El Moudjahid, Horizons ou Algérie Actualité qui avait, dit-il, plus de 70 journalistes et plus d'une dizaine de chefs de rubrique et surtout une discipline rédactionnelle très exigeante. L'ancien consul d'Algérie à Montréal, Sbaâ a également évoqué l'ouverture audiovisuelle mettant l'accent sur l'absence de formation dans les métiers de l'audiovisuel. Il indiqua que cette dernière ouverture ne signifie nullement la fin de la télévision publique ou de la presse écrite indiquant que la majorité des télévisions les plus professionnelles dans le monde sont des télévisions publiques citant l'exemple de la BBC anglaise, de la RDI canadienne ou encore France Télévisions. Un avis qu'a partagé Mme Farida Bessa, ancienne journaliste à la télévision et actuelle directrice de la communication à la Présidence. «La formation des journalistes est un point central dans le développement de la communication en Algérie» a déclaré l'ancienne journaliste de l'Entv, insistant sur la spécialisation du journaliste et la fin du journaliste généraliste. A la fin de ce débat passionnant au forum d'Echaâb, des prix ont été décernés symboliquement au président de la République à travers sa représentante, par la directrice d'Echaâb Mme Debbache. La directrice d'Echaâb a voulu décerner au Président Bouteflika un tableau représentant la plume et le fusil, combat pour l'indépendance et la liberté d'expression. Alors que le second prix a été remis par le journal Horizons au patron de l'Ugta Madjid Sidi Saïd, pour ses efforts pour la défense des travailleurs.