Bruno Lasserre, président de l'Autorité de régulation française, recommande aux managers des entreprises algériennes à compter sur leurs propres compétences, initiatives et engagements, afin de se hisser au niveau du marché de la concurrence mondiale. «La concurrence n'est pas une fin en soi. Mais, c'est un levier de développement économique et social qui permet aux entreprises de progresser dans le marché de la compétitivité internationale», a déclaré hier, le président de l'Autorité de régulation française, devant le président, les représentants du Conseil national de la concurrence algérienne et des différents représentants du ministère du Commerce, de l'Energie et autres au siège d'Algex à Alger. Tout en insistant sur l'importance de la concurrence du marché, Bruno Lasserre, a toutefois, mis l'accent de manière claire sur les dangers qui découlent de la concurrence. «C'est tout à fait clair qu'en l'absence d'une autorité de régulation forte et rigoureuse, il faut s'attendre malheureusement à toutes sortes de manigances et trafics qui proviennent des personnes et des entreprises qui profitent des lacunes et des situations, afin de tirer profit a-t-il averti. D'autre part, le conférencier a souligné qu'il ne faut pas sacraliser l'option de la concurrence comme seule et unique démarche économique qui permet le développement du pays, la concurrence ne peut que réussir, lorsqu'il y a mise en place d'une politique d'accompagnement fiscal dans un cadre bien défini qui protège les secteurs stratégiques et le produit local, dit-il. Tout en revenant sur l'importance de la confiance en soi et la formation en moyens humains, l'innovation de production dans un esprit de compétition ne peut qu'apporter une valeur ajoutée, selon le président de l'Autorité de régulation française, qui a appelé à la nécessité de dégager les préjugés qui sont portés sur les conséquences de la concurrence. De son côté, Amara Zitouni, président du Conseil national de la concurrence (CNC), qui a fait son retour après 11 ans d'absence, n'a pas hésité à lancer dans un point de presse que «la loi sera appliquée dans toute sa rigueur, contre toute entreprise qui travaille dans l'illégalité et ce, quelle que soit son importance», selon M. Zitouni. Par ailleurs, le président du CNC n'a pas caché son angoisse quant à la problématique de l'absence de la culture de la facturation qui se répercute négativement sur l'activité économique et commerciale. Prenant l'exemple du marché des télécommunications en Algérie ou dans le monde, les conférenciers, ont souligné que le progrès réalisé dans ce secteur est un exemple pour les autres secteurs qui veulent s'ouvrir au marché de la concurrence afin de se hisser au rang des grandes sociétés créatrices d'emplois dans le monde. Pour ce faire, dès sa réactivation en 2013, le Conseil national de la concurrence, a développé des échanges avec les institutions étrangères, à commencer par l'Autorité de la concurrence du côté français, afin de se redéployer sur la scène, tout en mettant en valeur, la qualité des textes qui ont été adoptés dans le domaine de la concurrence du marché national et international.