Les organisateurs qui voulaient faire du meeting d'Ahmed Ouyahia une grande répétition avant le show du président-candidat, prévu dimanche prochain, doivent se mordre les doigts. Il n'y avait pas grande foule, hier, à la salle omnisports d'Es-Sénia qui avait abrité le meeting du chef du gouvernement, premier responsable du RND. Dans son discours, le chef du gouvernement fera ressortir les points positifs du bilan du président sortant tout en expliquant les raisons qui ont motivé son parti à apporter son soutien au candidat Bouteflika. L'orateur ne manquera pas, durant son laïus de tirer à boulets rouges sur les autres prétendants à la magistrature suprême, les qualifiant s'opportunistes intéressés par l'exercice du pouvoir et ses privilèges. Malgré les tentatives des militants du RND, qui avaient envahi les lieux, de chauffer la salle, l'atmosphère est restée tiède, entrecoupée de quelques applaudissements, provoqués, ou encore de «Bouteflika raïssouna». A quelques encablures plus loin, l'ancien ministre des Ressources hydrauliques, Abdelmadjid Attar, membre du staff de campagne de Ali Benflis a animé à Arzew un meeting qui a regroupé les employés et cadres de la zone industrielle. Ce dernier n'a pas manqué d'exhorter les présents à aller voter en masse, le jour du scrutin et voter Ali Benflis, pour construire une Algérie solidaire, un Etat respectueux des institutions, des droits de l'homme. Un Etat qui assure la prospérité et le bien-être à ses citoyens et qui leur garantit leurs droits. Sur un autre registre, les représentants des candidats ont dénoncé le comportement devenu provocateur, des membres des comités de soutien du président-candidat. Ces derniers se livrent depuis deux jours à une vaste campagne d'affichage sauvage des portraits de Bouteflika. Des panneaux publicitaires, qui ornent certains grands carrefours de la ville, ont été loués par les partisans du président de la République et usent de tags. Même le siège de la mouhafadha FLN n'a pas échappé aux graffitis provocateurs qui ont fait leur apparition ces deux derniers jours à Oran. Les responsables des permanences électorales des cinq candidats se sont réunis, hier, pour prendre une position commune, face à ce qu'ils ont qualifié de dépassements et pour inviter la Cwisel à prendre ses responsabilités.