Le conflit qui oppose les travailleurs à la section syndicale et la direction de l'usine des meubles de Taboukert s'éternise et perdure. C'est justement pour exprimer leur ras-le-bol que les grévistes ont tenu, mercredi, un rassemblement devant le siège de la wilaya. Ils étaient venus, selon leurs représentants, après près de quatre mois de débrayage pour dire basta à cette situation conflictuelle qui nuit gravement à l'entreprise. En fait, le mouvement de grève enclenché au début du mois d'août dernier n'est pas le premier que cette usine qui emploie quelque 400 ouvriers. Depuis plusieurs années, des débrayages successifs ont marqué le quotidien de cette firme étatique. Tout au début, un mouvement de grève avait paralysé ses ateliers de production pendant un mois à cause d'un bras de fer entre les ouvriers et le directeur général qui a duré 29 jours sans qu'une solution ne vienne mettre fin à cet arrêt de travail. Le point d'achoppement est lié à la relation tendue entre les travailleurs et les membres de leur section syndicale. Les grévistes avaient formulé, doit-on le rappeler, comme principale demande, le départ des membres de cette structure affiliée à l'Ugta. Par ailleurs, du côté de la section syndicale décriée par les contestataires, l'on se dit confiant, car ses membres agissent dans la légalité et continueront à le faire. De leur côté, les pouvoirs publics, saisis, jeudi dernier, par les représentants des travailleurs contestataires, se sont dit, préoccupés par la persistance de ces arrêts de travail. Une solution doit être trouvée pour mettre fin définitivement à ce conflit qui paralyse la production et la vie de l'entreprise. Notons enfin, que pour aider cette entreprise à se relever, les pouvoirs publics l'ont privilégiée en passant des commandes conséquentes à l'instar du ministère de l'Enseignement supérieur. Enfin, il est à noter que les grèves successives dans la wilaya de Tizi Ouzou ne sont pas pour aider à remettre la wilaya sur le chemin du développement. Déjà que le tissu industriel a été complètement déstructuré dans les décennies 1990 et 2000. La plus grosse perte pour des dizaines de milliers de femmes a été sans conteste la fermeture du complexe industriel du textile Cotitex de Draâ Ben Khedda. Cette usine leader du textile en Afrique employait, en effet, plusieurs milliers de travailleurs avant son anéantissement.