Le ministre des Finances Le grand argentier du pays reste optimiste quant à une appréciation du dinar prochainement. Le dinar algérien n'a pas été dévalué. Le ministre des Finances a écarté cette information. S'exprimant en marge de la présentation du projet de loi de finances 2014, hier à l'APN, Karim Djoudi a déclaré qu'il s'agit de dépréciation et non pas de dévaluation. «Il s'agit d'un cas de dépréciation car le marché a enregistré, par le fait de la Banque d'Algérie, le différentiel de l'inflation en Algérie et le reste du monde (en Europe et aux Etats-Unis)», a-t-il affirmé. Se voulant plus explicite, le ministre précise que «la dépréciation de la valeur du dinar par rapport à l'euro et au dollar est le résultat du différentiel entre le taux d'inflation en Algérie et celui enregistré dans le reste du monde». Le grand argentier du pays reste optimiste quant à une appréciation du dinar prochainement. «Cette tendance pourrait être inversée prochainement», a estimé le ministre. Arguant ses prévisions, M.Djoudi indique, que compte tenu du fait que ce différentiel ira en se réduisant au cours des prochains mois, la valeur du dinar devrait, de mon point de vue, enregistrer cette réduction du différentiel de l'inflation et reprendrait de la valeur. Selon M.Djoudi, un recul du taux d'inflation est déjà constaté. «En décembre 2012, l'inflation était de 8,9% et en août 2013, le taux a baissé à 4,4% puis à 4,1% en septembre», a-t-il avancé. Ainsi, après dépréciation d'environ 9% par rapport à la monnaie européenne, le dinar peut retrouver sa valeur dans les mois prochains. «Selon nos prévisions, il y aura (dans quelques mois, Ndlr) un taux d'inflation de 4%, voire moins et le dinar va s'apprécier à nouveau», a-t-il réitéré devant la presse. Revenant sur l'importation des véhicules, le ministre précise que seuls les concessionnaires sont autorisés à importer. «La vente se fait dans les réseaux du concessionnaire», a fait savoir M.Djoudi. en réservant ce droit uniquement aux concessionnaires, le gouvernement ne fait pas de cadeau gratuit. En contrepartie, il oblige les opérateurs automobiles à engager des investissements lourds. «Ils ont une obligation dans un délai de trois ans de réaliser un investissement industriel ou semi-industriel et ça devrait participer à la régulation du marché», a déclaré le ministre. Les concessionnaires automobiles doivent mettre la main à la poche pour participer au développement d'une industrie. Pour encourager l'investissement, le gouvernement a simplifié les procédures. «Avant, quand vous aviez un investissement de 1,5 milliard de dinars, vous deviez passer par le CNI pour confirmer les avantages au titre du régime général, mais maintenant les avantages sont automatiques, ils ne nécessitent plus le passage de l'Andi», a cité M.Djoudi en guise d'illustration. Même lorsqu'il n'y a pas de demande d'avantages fiscaux douaniers ou autres cela ne nécessite pas de passer par l'Andi. Par ailleurs, le grand argentier du pays a justifié l'évolution des dépenses dans la loi de finances 2014. «Pour les dépenses d'équipement il s'agissait de clôturer le programme d'équipement 2010-2014» a-t-il souligné. Concernant les dépenses de fonctionnement, le ministre explique l'évolution par les décisions prises dans le cadre de la revalorisation du régime indemnitaire. «Globalement, en dehors des postes budgétaires, en dehors de la revalorisation des régimes indemnitaires de quelques ajustements sur le niveau de compensation de gestion des prix, on ne connaît pas une évolution à la hausse», a-t-il soutenu. Lors des débats, les intervenants ont critiqué le gouvernement sur ses dépenses abusives. Le député FLN, Mahjoub Beda, a appelé le gouvernement à mettre un terme à ses politiques budgétaires sans résultats. Nous dépensons des milliards dans la réévaluation des projets», a-t-il regretté en précisant que cela profite aux bureaux d'études étrangers. Ce député a interpellé le gouvernement sur la nécessité d'autoriser l'importation des véhicules de moins de trois ans pour éviter le transfert des capitaux et répondre à une des exigences de l'OMC. Le député Lakhdar Benkhalaf n'a pas ménagé le gouvernement de critiques. «La loi de finances est destinée à acheter la paix sociale à l'approche de la présidentielle», a-t-il estimé.