Une vue de la conférence de presse tenue au siège de la Commission européenne à Alger «Nous espérons que cette question (fichier électoral, Ndlr) soit résolue avant la présidentielle», a proprement déclaré l'émissaire de Bruxelles. Le casse-tête du fichier électoral refait surface. L'Union européenne revient à la charge en exigeant la publication du fichier électoral avant la présidentielle. «Nous espérons que cette question (fichier électoral, Ndlr) soit résolue avant la présidentielle», a proprement déclaré l'émissaire de Bruxelles. C'est le président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen en visite à Alger, M.Pier Antonio Panzeri, qui l'a affirmé hier lors d'une conférence de presse tenue au siège de la Commission européenne à Alger. Interrogé sur la participation de l'UE à la supervision de l'élection présidentielle, M.Panzeri n'a pas écarté la participation. «Sur demande de l'Algérie, l'UE sera présente, mais tout en souhaitant que le problème du fichier électoral soit résolu», a-t-il réitéré. L'UE n'arrive pas à avaler la pilule du fichier électoral. La mission d'observation menée par le président Salafranka, lors des dernières législatives, a réclamé à plusieurs reprises, l'accès au fichier électoral pour mener à bien sa mission, mais le gouvernement algérien a refusé de lui fournir les données des Algériens en considérant que c'est une question qui relève de la souveraineté nationale. Pour l'UE, cet argument ne tient plus la route. En remettant sur le tapis cette question, l'UE veut adresser un message indirect aux autorités algériennes à la veille de la présidentielle en posant des conditions sur sa participation. L'émissaire de Bruxelles estime qu' «il y va de l'intérêt de l'Algérie d'organiser des élections libres car le processus de transparence est déjà engagé». «Nous allons suivre ça sur le terrain», a affirmé M.Panzeri. Ce diplomate a fait savoir dans ce sens que l'Algérie a pris conscience du mouvement du printemps arabe en engageant des réformes politiques et économiques. «Nous ne pouvons pas nier ce qui a été fait, mais il reste beaucoup à faire et du travail à mener sur certains dossiers dont la parité homme-femme, les syndicats autonomes et les associations. Le processus est en marche et il faut qu'il aboutisse», a-t-il avoué. L'envoyé de l'UE estime également qu'il faut revoir la loi sur les associations. «Nous pensons qu'il y a nécessité de réviser la loi sur les associations pour permettre aux associations de vivre librement», a dit ouvertement l'émissaire de Bruxelles. Le dossier des disparus est un autre point sur lequel l'UE compte interpeller le gouvernement algérien. Par ailleurs, le président de la délégation a reconnu que le rôle que peut jouer l'Algérie dans la région (du Maghreb et du Sahel) a été «sous-évalué» par la communauté internationale. «Nous avons sous-évalué le rôle de l'Algérie, alors qu'elle peut jouer un rôle très important dans la région», a déclaré M.Pier Antonio Panzeri. Toujours dans ce sillage, ce responsable affirme que l'Algérie «reste un excellent partenaire à plus d'un titre (pour l'UE) et constitue un point d'équilibre dans toute la région, notamment en ce qui concerne la lutte antiterroriste et la crise au Sahel. Il a relevé, dans ce sens, que les rencontres de la délégation européenne avec les autorités algériennes ont «de la substance», ajoutant que la délégation qu'il conduit «tient à l'approfondissement» de ces relations. Durant une visite de deux jours, la délégation a rencontré plusieurs responsables et des représentants de la société civile. Selon le responsable du Parlement européen, cette visite répond à trois objectifs essentiels qu'il s'agit d'«approfondir, intensifier et stabiliser les relations entre les Parlements (algérien et européen), et encourager l'Algérie sur le chemin de l'intégration maghrébine, notamment dans ses relations avec le Maroc», a-t-il précisé. Evoquant la question de l'intégration maghrébine, qui reste un élément central dans les politiques de bon voisinage, ce diplomate a estimé que les pays de la région disposent d' «assez de ressources» sur le plan économique, social et infrastructurel pour avancer dans ce processus, soulignant que l'UE reste «favorable» à ce processus.