Le groupe des partis politiques pour la défense de la mémoire et de la souveraineté a fait, jeudi 31 octobre, un procès sans appel du système politique algérien. Réunis au siège du MSP dans le cadre de la célébration du 59e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, le 1er Novembre 1954, ils ont accusé le pouvoir d'avoir trahi le projet de Novembre. Ils rappellent que la proclamation du 1er Novembre 1954 a tracé le projet de société de l'Algérie, une fois indépendante: celui d'instaurer une République démocratique et sociale dans le cadre des principes de l'Islam. «La proclamation a été trahie dès l'indépendance. Le coup d'Etat contre le Gpra en 1962 et les autres coups d'Etat qui ont suivi ont annulé la démocratie et les fraudes électorales ont faussé la politique», a indiqué le président du MSP, Abderrazak Makri, lors de son intervention. Pour lui, le système algérien a deux spécificités: l'échec et la corruption. Ce qui traduit que le projet de Novembre n'a pas été réalisé. Pour M.Makri, le projet du 1er Novembre est le seul garant de l'unité nationale. «Il n'y a que la proclamation du 1er Novembre qui peut garantir l'unité de la nation. Cette proclamation traduit le génie de ceux qui ont réfléchi et déclaré la guerre. Ils ont doté cette révolution d'un message et d'une vision de l'Etat», a-t-il expliqué. Estimant que l'Algérie a besoin d'un autre 1er Novembre, le président du MSP a regretté le fait que la souveraineté nationale soit piétinée et que les étrangers soient plus informés que les Algériens à propos des questions qui concernent l'Algérie. Il a regretté que tous les moyens financiers dont dispose le pays ainsi que les sommes faramineuses investies n'ont pas assuré au pays une croissance à deux chiffres. Pour sa part, le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdesslam, a indiqué que parmi les objectifs tracés par la Déclaration de Novembre, il n'y a que l'indépendance qui soit réalisée. «Il n'y a ni démocratie, ni liberté, ni justice sociale et la diplomatie algérienne est réduite à sa plus simple expression», a-t-il estimé. Pour lui, le système politique a abandonné le projet de Novembre 1954. De son côté, Lakhdar Bensaïd de l'Organisation nationale des fils de chahids a soutenu que «51 ans après l'indépendance, l'Algérie n'a pas encore construit un Etat». Il a ajouté qu'il est «temps de nettoyer les institutions du pays des fils de harkis». Dans la déclaration finale sanctionnant cette rencontre, le groupe des 14 partis a dénoncé le pouvoir algérien pour ne pas adopter le projet du 1er Novembre. Etant d'actualité, ces partis n'ont pas manqué de toucher un mot sur l'élection présidentielle prochaine et la révision de la Constitution. Ils ont demandé le report du projet de révision de la Loi fondamentale jusqu'après la présidentielle. Ils plaident aussi pour l'organisation d'une élection libre et transparente en éloignant l'administration de la supervision et de l'organisation de l'échéance. Dénonçant le verrouillage médiatique et politique, ces mêmes partis ont appelé la classe politique nationale à s'unir et faire dans la «résistance politique» pour pousser le pouvoir à garantir la transparence de la présidentielle. Le groupe des partis avertit contre la «politique du fait accompli» adoptée par le pouvoir depuis l'indépendance et met en garde contre les dangers qui découlent des défis économiques, sociaux, politiques et sécuritaires qui attendent le pays. Il incombe toute responsabilité au pouvoir si la chance de vrai changement et réformes est ratée à l'occasion de la prochaine élection présidentielle.