«Le récent remaniement ministériel et les changements intervenus sur la scène politique nationale visent à verrouiller totalement le champ politique au profit d'une partie pour la prochaine élection présidentielle de 2014», a indiqué, hier, le président du MSP, Abderrazak Makri. Lors d'une conférence de presse, organisée au siège national du parti, le premier responsable du MSP a levé le voile sur une initiative politique, intitulée «Charte de réforme politique», qu'il a affirmé avoir adressée à toutes les formations politiques sans exception et aux institutions de l'Etat, et qui a fait l'objet d'une série de concertations politiques. Cette initiative, qui devrait aboutir à dégager un candidat du consensus pour la prochaine élection présidentielle, se veut, selon son initiateur, la contribution du parti à «la protection du pays des pressions et des facteurs internes et externes qui menaceraient sa stabilité», et «à la réforme politique du pays et à la promotion de l'exercice politique et l'activité partisane», et «à faire des prochaines élections une réelle occasion d'ouverture politique et de changement démocratique», entre autres. «La charte de réforme politique» du MSP, pour autant, devra faire l'objet d'une troisième série de concertations politiques, qui concernent des personnalités et formations politiques, à l'exclusion des partis du pouvoir. M. Makri a expliqué que l'initiative politique de son parti prévoit la tenue d'une conférence nationale devant rassembler les partis et personnalités qui accepteraient son contenu, au cours de laquelle le candidat du consensus prêterait serment d'appliquer son contenu en cas de victoire lors des élections présidentielles. Parmi ses principaux axes, l'introduction des objectifs de la révolution tels que contenus dans la déclaration du 1er Novembre, comme des objectifs de la nation algérienne, et de définir la nature du régime, dans un système parlementaire ou semi-présidentiel avec de larges prérogatives au chef du gouvernement issu de la majorité parlementaire. Cela étant, en se prêtant au jeu des questions-réponses, le président du MSP, interrogé au sujet d'une éventuelle révision de la Constitution qui pourrait conclure à une prorogation du mandat actuel du président de la République, a indiqué, «je ne veux même pas imaginer une telle éventualité, qui me paraît folklorique». «Déjà, que les déclarations contradictoires nuisent à la crédibilité des institutions», a-t-il ajouté. M. Makri a souligné «la disposition de son parti à continuer à militer pour l'ouverture du champ politique», affirmant que «nous assumerons nos devoirs sans aucune hésitation». A une question s'y rapportant, il a indiqué que le MSP poursuivra ses concertations politiques avec tous les partis à l'exception des partis du pouvoir qui se sont auto-exclus, comme cela a été démontré lors de la dernière série de consultations. Sauf que pour le FLN, il a indiqué qu'au moment du lancement de ces consultations, ce parti n'avait pas encore de dirigeant élu. En revanche, il a déclaré avoir rencontré, dans ce cadre, plusieurs personnalités politiques, notamment Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Ali Djeddi et d'autres, se disant prêt à se concerter avec tous les partis ou personnalités qui pourraient avoir un rôle dans l'ouverture politique du pays. Quant au rôle de l'institution militaire, Abderrazak Makri s'est déclaré en faveur d'une action purement civile de l'armée, insinuant par là le retrait de l'armée du champ politique. «Dans notre vision, l'armée ne doit pas intervenir pour peser en faveur d'un parti, mais doit rester en dehors du champ politique. L'armée doit rester neutre, forte, professionnelle et unie et capable de protéger les frontières et l'intégrité du pays», a indiqué M. Makri. Cela dit, le président du MSP a indiqué que son parti n'est pas encore en phase de réflexion sur la désignation de son candidat aux présidentielles de 2014, mais est «à la recherche d'un espace commun de débat politique, d'ouverture du champ politique et des garanties pour des élections libres et transparentes». A. R.