Ces comités sont des sas pour clientèle en mission et en tâtent le retour sur... investissement. Alors que l'élection présidentielle, prévue avril 2014, se rapproche, les appels au soutien des candidats se multiplient en Algérie. L'on peut citer de prime abord le cas d'Ali Benflis qui se voit appelé à se présenter par plusieurs comités nés par-ci, par-là. Qui se cache derrière ces nombreux appels? Nous avons déjà les partisans de l'ancien chef de gouvernement de 11 wilayas (Béjaïa, Constantine, Guelma, Mostaganem, Tizi Ouzou, etc.) Ces derniers se sont réunis le 1er novembre à Alger pour procéder à la création de la coordination collégiale des comités pour la candidature d'Ali Benflis (Ccccab) et renouveler l'appel à l'enfant des Aurès pour l'annonce de sa candidature. L'on peut citer aussi un autre comité conduit par Lamouri Nasreddine et Talbi Mohamed sous le couvert de l'association culturelle algéroise Soumoud. Ces derniers ont rendu public un communiqué dans lequel ils appellent Ali Benflis à se porter candidat. «Après l'avoir contacté et après s'êtres réunis avec lui (Ali Benflis, Ndlr), et après avoir constaté son sens de la fraternité, de la modestie et du nationalisme,... nous lui lançons un appel pour se présenter aux prochaines élections tout en lui assurant notre soutien et notre appui», peut-on lire dans le communiqué rendu public par les membres de l'association Soumoud. Alors que l'incertitude demeure entière à moins de quatre mois de la convocation du corps électoral en prévision de l'échéance présidentielle d'avril 2014, des candidats potentiels gardent le silence quand ils ne s'expriment pas par procuration. L'on assiste à la multiplication des comités dits de soutien aux éventuels candidats. Un phénomène sociétal inscrit dans les moeurs politiques durant cette dernière décennie. Ce marketing politique hors normes, soutenu par certains médias est devenu une tendance générale sur la scène politique. Après qu'on se soit focalisé sur Liamine Zeroual, puis Ali Benflis, des citoyens établis en Malaisie et au Canada lancent à leur tour un appel «pressant» à l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche et candidat à la présidentielle de 1999 pour briguer la magistrature suprême à l'occasion du scrutin de 2014. En attendant, un comité de soutien en faveur de Ahmed Ouyahia, puisque c'est la tendance générale, la sortie de Ali Benflis, un autre ancien chef de gouvernement, est déjà annoncée pour avant la fin de l'année. Par ailleurs, le retour de Abdelaziz Belkhadem en prévision de cette course pour 2014 s'appuie également sur les mêmes types de comité. Enfin, rien est clair sur la participation de personne. Soutenir qui et quoi. Nous sommes à moins d'un an de l'élection. Aucun éventuel candidat n'a annoncé sa candidature, à part Yasmina Khadra! Ces comités de soutien sont l'expression de la culture du parti unique où l'impression de la «masse» qui adhère, dispense, celui soutenu, de tout débat sur le fond. On est même plus dans des clubs de supporteurs. Mais d'un «mirage» qui fait croire à une «dynamique» populaire. En temps normal, c'est le projet qui crée l'adhésion. Ces comités font exactement l'inverse. Ils créent une adhésion à un candidat virtuel pour un projet inexistant. Sauf celui à vouloir créer une forme de caisse de résonance du discours du pouvoir en place qui vise à donner «du contenu populaire» à une démarche qui ne répond qu'aux calculs du régime. Ces comités sont des sas pour clientèle en mission et en tâtent le retour sur... investissement.