L'échéance d'avril 2014 ne suscite toujours pas l'intérêt de la rue Ce plan «B», usé chez les parties et partis du cercle présidentiel, semble pénétrer profondément l'autre camp. Alors que l'incertitude demeure entière à moins de quatre mois de la convocation du corps électoral en prévision de l'échéance présidentielle d'avril 2014, des candidats potentiels gardent le silence quand ils ne s'expriment pas par procuration. La multiplication des comités dits de soutien aux éventuels candidats est un phénomène sociétal inscrit dans les moeurs politiques durant cette dernières décennie. Ce marketing politique hors normes, soutenu par certains médias, est devenu une tendance générale sur la scène politique. Cela se produit tandis que les partis politiques toutes tendances confondues se sont éclipsés en s'interdisant de se positionner clairement ou de se prononcer sur la question relative à la succession au fauteuil du palais d'El Mouradia. Ces manifestations de plus en plus bruyantes à l'approche de l'important rendez-vous électoral d'avril 2014, semblent être l'unique boussole sur un champ politique verrouillé à double tour. Le monopole sur l'initiative politique et le black-out institutionnel ont restreint l'opposition à sa plus simple expression. Si de l'autre côté le soutien inconditionnel aux choix et intentions non connues du chef de l'Etat fait des émules parmi les formations proches du pouvoir, de l'autre côté l'attentisme règne en maître. De ce fait, le plan «B», constitution d'un conglomérat de comités de soutien, une pratique usée chez les organisations de masse du régime, semble pénétrer profondément l'autre camp dit de l'opposition. En tout état de cause, ce n'est pas de cette manière qu'on réhabilitera le politique, un slogan claironné par tous les partis. Le repositionnement politique de ceux qui misent sur des personnalités à leurs yeux présidentiables et de statures charismatiques, motivent ces ligues et associations conjoncturelles. Après qu'on se soit focalisé sur Liamine Zeroual, puis Ali Benflis, des citoyens établis en Malaisie et au Canada lancent à leur tour un appel «pressant» à l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche et candidat à la présidentielle de 1999 pour briguer la magistrature suprême à l'occasion du scrutin de 2014. A travers sa pétition adressée à certains médias, le groupe en question exhorte Hamrouche qu'ils qualifient de l'homme de la situation, capable de redresser le pays en crise, à se porter candidat à l'élection présidentielle. Pour les signataires du communiqué, Mouloud Hamrouche «le réformateur» possède «les qualités pour affronter les multiples défis de ce siècle où les faibles resteront en marge du monde moderne et verront leur descendance exclue de la recherche du mieux-être et du bonheur». Autant de raisons ainsi que la situation politique et sécuritaire du pays auraient incité ces collectifs à l'intérieur du pays et à l'étranger à solliciter l'ancien chef de gouvernement à présenter sa candidature à la magistrature suprême. Le comité derrière cette initiative dit adresser au concerné «un appel le priant de présenter sa candidature à l'élection présidentielle d'avril 2014». Or, Mouloud Hamrouche, à l'instar d'autres ex-chefs de gouvernement, continue d'observer un silence radio par rapport au prochain scrutin présidentiel. Ce faisant, le collectif de soutien dresse un tableau peu reluisant de la situation générale du pays. D'après ses animateurs, les ressortissants algériens veulent participer au débat en cours actuellement avec leur proposition de sortie de crise multidimensionnelle que traverse le pays. Par ailleurs, quelque temps auparavant, un comité de soutien pour la candidature de Mouloud Hamrouche à l'élection présidentielle de 2014 a vu le jour dans la wilaya de Tlemcen. En attendant un comité de soutien en faveur de Ahmed Ouyahia puisque c'est la tendance générale, la sortie de Ali Benflis, un autre ancien chef de gouvernement, est déjà annoncée pour avant la fin de l'année. Enfin, le retour de Abdelaziz Belkhadem en prévision de cette course pour 2014 s'appuie également sur les mêmes types de comités.