L'organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a réclamé hier une enquête «rapide et approfondie» sur le décès d'un détenu dans un commissariat de police à Tunis où, selon sa famille, il a été torturé à mort. «Les autorités tunisiennes devraient s'assurer que leur enquête sur la mort d'un homme peu après que la police de Tunis l'ait arrêté le 1er novembre, soit rapide et approfondie», a réclamé HRW dans un communiqué. Selon cette organisation, la famille de Walid Denguir, 34 ans, «a le droit de savoir comment il s'est trouvé mort avec des ecchymoses sur le dos et éventuellement une fracture du crâne peu après que la police l'ait arrêté». La mère du défunt, Faouzia Rezgui a raconté que la bouche de son fils et son nez étaient ensanglantés quand elle a vu le corps et elle dit avoir constaté «une crevasse entre son front et le sommet de son crâne», a rapporté HRW. «L'enquête doit déterminer les causes, les circonstances et l'heure de la mort, la personne responsable et toute pratique pouvant avoir entraîné le décès», exige cette organisation réclamant aussi que les résultats soient rendus publics. Le ministère de l'Intérieur a indiqué lundi avoir ordonné une enquête pour déterminer si la mort du jeune homme la semaine dernière était le résultat de tortures pratiquées par des policiers. L'avocate de la famille du défunt avait dit attendre les résultats de l'expertise médico-légale tout en étant convaincue que le jeune homme était mort des sévices qui lui ont été infligés. Le défunt était recherché dans le cadre de plusieurs délits, notamment de trafic de drogue. Il a été arrêté vendredi dans un quartier de la Médina de Tunis et serait mort le même jour. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, le recours à la torture reste répandu dans les prisons tunisiennes, malgré la chute du régime autoritaire de Zine El Abdidine Ben Ali, en janvier 2011.