Abdelouahab Nouri Depuis qu'il a pris ses fonctions, Abdelouahab Nouri a fait de la lutte contre la bureaucratie une priorité pour relancer le secteur agricole et attirer les investisseurs. De tous les maux dont souffre actuellement l'Algérie, la bureaucratie est certainement celui qui lui cause le plus de tort et l'empêche de concrétiser, dans les temps, les nombreux programmes de développement économique qu'elle a lancés. Intervenant à l'occasion de la réunion d'évaluation trimestrielle des contrats de performance des wilayas du secteur agricole qu'il a présidée, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Abdelouahab Nouri s'est attaqué à ce fléau, soulignant qu'il a fait beaucoup de mal à l'agriculture. S'adressant aux cadres de son département et aux exploitants agricoles issus des 48 wilayas, le ministre les a exhortés à redoubler d'efforts pour lutter contre la bureaucratie et libérer l'agriculture des pesanteurs qui l'entourent. Persuadé que la bureaucratie ralentit les programmes et décourage les investisseurs, M.Nouri a indiqué que la solution passe inévitablement par l'éradication de ce fléau. «L'éradication de ce phénomène est une condition sine qua none, si l'on veut développer le secteur agricole et attirer les investisseurs», a-t-il confié. A commencer par l'allégement des procédures et la réduction du nombre de pièces à fournir pour ouvrir une exploitation ou pour finaliser un dossier. Revenant sur ces assises, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a indiqué qu' «elles se déroulent dans un contexte marqué par la poursuite et l'intensification de la mise en oeuvre par les wilayas des programmes de modernisation et de développement des filières agricoles et des espaces ruraux ciblés» Sécurité alimentaire oblige, le conférencier n'a pas manqué de rappeler, à cet effet, les orientations données par le président de la République, M Abdelaziz Bouteflika, lors de la rencontre nationale qui s'est tenue en 2009 dans la ville de Biskra. Selon lui, toutes les mesures qui avaient été adoptées au plans organisationnel, technique, économique et financier ont été bien accueillies par les exploitants agricoles et les opérateurs économiques et leur offrent «un cadre d'incitation stable et un environnement favorable à la modernisation et la croissance des investissements dans les différentes filières de production agricole ciblées et au développement des territoires ruraux». Commentant ces mesures, il a précisé qu'elles se sont traduites par «l'ouverture de plusieurs projets dont la signature et la mise en oeuvre des contrats de performance avec la participation et la mobilisation de l'ensemble des acteurs». Grâce aux différents programmes concoctés par le gouvernement afin de stimuler et améliorer la production, la filière pomme de terre a connu un boom impressionnant, passant de 42,2 millions de quintaux en 2912, à 48,5 millions de quintaux en 2013. Un chiffre qui dépasse de très loin les 31,6 millions de quintaux qui étaient prévus. «L'objectif annuel retenu au titre des contrats de performance 2013 de 31,6 millions de quintaux a été largement dépassé», a précisé l'orateur. Y compris pour l'année 2014 où les prévisions tablaient sur 40 millions de quintaux. Avec respectivement 11,7 millions, 7,3 millions et 3,7 millions de quintaux, les wilayas d'El Oued, Aïn Defla et Mostaganem raflent la mise. La filière viande blanche n'est pas en reste, passant de 3,6 millions de quintaux en 2012, à 4,2 millions de quintaux en 2013. Au titre des contrats de performance, on avait fixé un objectif de 3,1 millions de quintaux. La filière lait a enregistré, elle aussi, des résultats encourageants passant de 3,1 milliard de litres durant la campagne 2011-2012, à 3,4 milliards de litres lors de la campagne 2012-2013. Idem concernant la collecte de lait cru qui est passée de 687,9 millions de litres en 2012, à 701 millions de litres en 2013. Les wilayas de Sétif, Tizi Ouzou Sidi Bel Abbès et Tlemcen sont les plus prolifiques. Seule la filière céréale a accusé un déficit, en voyant sa production baisser de 2,1 millions de quintaux par rapport à l'année dernière. Cela n'a pas influé, cependant, sur les minoteries dont le nombre ne cesse d'augmenter chaque année, au point où le ministre a demandé de mettre un holà, jugeant leur nombre trop excessif. Une question. Pourquoi la filière oeufs, dont la production a atteint les 6 milliards d'unités pour un objectif fixé à 4, 5 milliards en 2013, a laissé les prix des oeufs s'envoler, atteignant 13 DA l'unité le mois dernier?