La Coalition nationale de l'opposition syrienne a annoncé hier son accord pour participer à des négociations de paix à condition que le président Bachar al-Assad remette ses pouvoirs et soit exclu de toute phase transitoire. Sur le terrain, l'armée syrienne a sécurisé la majeure partie des abords de l'aéroport international d'Alep, qui pourrait rouvrir bientôt après une fermeture de près d'un an, a affirmé hier une source militaire. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est félicité hier à Abou Dhabi de cette décision qu'il a qualifiée de «grand pas». Dans un communiqué, la Coalition dit qu'elle «désire participer à la conférence (dite Genève-2) sur la base d'un transfert intégral du pouvoir et à condition que Bachar al-Assad et ceux qui ont du sang syrien sur les mains ne jouent aucun rôle dans la phase transitoire et dans l'avenir de la Syrie». Cependant, les responsables du régime ont clairement fait savoir à de multiples reprises qu'il était hors de question de discuter à Genève d'un départ de M.Assad. Cette décision a été prise par l'Assemblée générale de la Coalition après deux jours de débats à Istanbul. L'opposition exige aussi l'ouverture de corridors humanitaires pour permettre d'acheminer des secours aux Syriens assiégés et d'évacuer des civils, ainsi que la libération des prisonniers. «La Coalition réclame aussi qu'avant la conférence, l'accès aux zones assiégées (par l'armée) soit garanti pour les convois d'aide de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et d'autres groupes», affirme le communiqué. «La libération des détenus, principalement des femmes et des enfants», fait également partie des conditions. Les Russes et Américains tentent de mettre sur pied depuis des mois cette conférence de paix, dite Genève-2, où doivent se retrouver à la même table de négociation le régime et l'opposition. La principale vitrine politique des adversaires du président Assad reste très divisée sur l'idée de participer à d'éventuels pourparlers de paix à Genève, en dépit des pressions des pays occidentaux et du Golfe qui la soutiennent. Sur le terrain, l'armée syrienne a sécurisé la majeure partie des abords de l'aéroport international d'Alep, qui pourrait rouvrir bientôt après une fermeture de près d'un an, a affirmé hier une source militaire. «Tout le sud-est de l'aéroport est entre les mains d'armée», a affirmé cette source, qui a assuré que la réouverture de l'aéroport était «désormais possible». Ces déclarations interviennent au lendemain de la reconquête par l'armée de la Base 80, en charge de la sécurité de l'aéroport de la deuxième ville de Syrie et contrôlée par les rebelles depuis février. La grande avancée de l'armée a été possible après la chute de Sfira, ville au sud-est d'Alep qui était aux mains des rebelles depuis un an. «Après plusieurs jours de combats, l'armée contrôle désormais la portion de l'autoroute allant de Sfira à Alep», précise la source. Selon les médias officiels et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne), l'armée a également pris le contrôle au cours des dernières heures de la localité de Tall Aarane, une des dernières entre les mains des insurgés sur la route entre Sfira et Alep. «Les dernières opérations militaires ont permis à l'armée de resserrer l'étau définitivement sur les lignes d'approvisionnement des hommes armés (rebelles) d'Alep à partir du nord et de l'est», a assuré hier Al-Watan, quotidien syrien. L'ancienne capitale économique du pays est dévastée depuis l'été 2012 par des combats meurtriers. L'est de la ville est principalement contrôlé par les rebelles et l'ouest par l'armée arabe syrienne. L'armée veut également chasser les rebelles qui assiègent depuis huit mois l'aéroport militaire de Qoueiris, plus à l'est de Sfira, selon la source militaire.