L'aviation syrienne a effectué, hier, des raids contre la ville frontalière avec l'Irak Boukamal, et bombardé des positions rebelles près de Damas et dans la métropole du Nord, Alep, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des combats faisaient également rage près de Rass Al-Aïn, dans le Nord-Est, près de la frontière turque, selon cette organisation. Ces violences interviennent au lendemain d'une nouvelle journée sanglante, durant laquelle 121 personnes ont été tuées, dont onze civils à Daraya, une localité au sud-ouest de Damas, qui avait été le théâtre en août d'un terrible massacre.Dans l'est du pays, deux civils ont trouvé la mort à Boukamal, cible de raids aériens, tandis que des hélicoptères bombardaient la localité de Mayadine et que plusieurs quartiers de Deir Ezzor étaient la cible d'obus de chars, a indiqué l'OSDH, basé en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins. Par ailleurs, des affrontements entre l'armée et les rebelles ont éclaté vers minuit à Harasta, dans la banlieue nord-est de Damas, et des obus sont tombés sur la localité de Yalda (sud), selon cette ONG. Les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain, ont fait état d'intenses tirs d'artillerie par les forces du régime dans la nuit contre les régions au sud-ouest de la capitale ainsi que sur Yabroud (nord). L'armée et les forces de sécurité ont commencé une opération de nettoyage de la province de Damas, qui devrait s'achever dans quelques jours, affirmait hier, le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir. La province de Damas sera déclarée alors zone sécurisée, ajoutait le quotidien, citant une source de sécurité, en soulignant que des milliers de terroristes avaient vainement tenté de pénétrer dans la capitale. Le régime qualifie de terroristes les opposants et les rebelles qui luttent depuis mars 2011 contre le président Bachar al-Assad. A Alep, où une bataille fait rage depuis le 20 juillet, des obus de mortier sont tombés sur les quartiers rebelles de Chaar (est), d'As-Soukkari (ouest) et Halab al-Jadida (ouest), selon l'OSDH. D'après des habitants, des affrontements violents ont éclaté dans les quartiers Al-Zahra et Lairamoune (nord-ouest), accompagnés par des tirs d'artillerie sur les positions rebelles et la vieille ville. Dans le Nord, l'OSDH a fait état de bombardements sur Maaret Al-Noomane, tenue par les rebelles. L'armée régulière a réussi à s'emparer d'une portion de l'autoroute Damas-Alep mais sans pouvoir reprendre le contrôle de la ville. Des combats ont aussi éclaté de nouveau au sud de la ville de Rass Al-Aïn, près de la frontière turque dans la province de Hassaka, a indiqué l'OSDH. La province de Hassaka, où réside une majorité kurde, a été le théâtre d'intenses affrontements ces derniers jours, avec 46 rebelles tués lors de leur prise de contrôle de Rass Al-Aïn, d'après l'ONG. Accord de principe sur l'unification de l'opposition syrienne Sur le plan politique, les composantes de l'opposition syrienne ont paraphé, hier, à Doha, un accord sur la constitution d'une coalition nationale unifiée visant à lutter contre le régime de Bachar Al-Assad, a déclaré aux journalistes un dirigeant de l'opposition. Nous avons paraphé l'accord, fruit d'un compromis, après d'intenses négociations entre les partis d'opposition, dont le Conseil national syrien (CNS), a affirmé Sadreddine Bayanouni, ancien chef des Frères musulmans de Syrie. Un autre opposant, Ziad Abou Hamdan, a affirmé qu'il n'y avait plus aucune divergence entre les composantes de l'opposition et que les discussions portaient maintenant sur la formation d'un gouvernement intérimaire. L'opposition s'est également entendue sur l'unification des conseils militaires combattant le régime de Bachar Al-Assad. Les réunions des groupes de l'opposition syrienne avaient commencé jeudi dernier, à Doha, sous l'égide de la Ligue arabe et du Qatar, mais le CNS bloquait jusque-là l'accord de crainte de se voir marginalisé. Le CNS a été soumis à d'intenses pressions arabes et internationales, samedi soir, pour accepter une unification de l'opposition afin de lutter de manière plus efficace contre le régime Assad.