Plus de 127 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant les huit premiers mois de l'année 2013. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et traduisent une terrible réalité: l'Algérie est attaquée. Elle est ciblée par le narcoterrorisme. Plus de 127 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant les huit premiers mois de l'année 2013, annonçait l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Précisant que dans ces saisies, il y a également, les drogues dures comme l'héroïne et la cocaïne jusque-là totalement inconnues en Algérie. A l'évidence, la plus grande quantité de la drogue saisie par les forces de sécurité provient du Maroc. L'Onldt n'aurait pas encore inclus les chiffres tout récents du rapport de l'Onudc qui constitue une référence en matière de surveillance de la production et d'exportation de drogues. Cet organisme accable le Maroc où la culture de la drogue est la plus grande au monde. Quelque 47.500 hectares sont exclusivement consacrés à cette culture contre 12.000 hectares en Afghanistan. Les auteurs du rapport précisent que «ces chiffres sont ceux fournis par le gouvernement marocain», indiquant que «les autorités de ce pays n'autorisent pas, depuis 2005, l'Onudc à effectuer une enquête sur le terrain suite à l'évaluation par cet organisme onusien à 72.000 hectares la superficie réservée à la culture de cannabis au Royaume du Maroc». Mettant en avant le volume de production du cannabis au Maroc, l'Onudc avertit que l'évolution de ce phénomène met en péril la stabilité économique et sociale des pays vulnérables de la région. Néanmoins, des observateurs bien imprégnés du dossier soulignent que c'est l'Algérie qui est le plus ciblée par les narcotrafiquants marocains. Devenue une plaque tournante malgré elle, l'Algérie fait face à un double défi dont les instigateurs travaillent de concert en donnant naissance aux narcoterroristes. Une collusion avérée entre deux phénomènes auxquels l'Algérie est confrontée au quotidien. A Alger, on en fait plus de doutes: il est inutile d'espérer une collaboration du Royaume dans la mesure où de hauts responsables de ce pays sont impliqués directement dans ce trafic. Comme dans le terrorisme, l'Algérie y fait face seule à cette guerre qui a été déclenchée par les narcotrafiquants. Les forces de sécurité tous corps confondus qui déploient des efforts colossaux ont fait preuve d'une bonne maîtrise et un grand professionnalisme pour lutter contre ce fléau. Dans ce même contexte, le colonel Mohamed Tahar Ben Naâman avait souligné, à plusieurs occasions, que les fréquentes saisies de drogue, notamment à l'ouest du pays s'accordent avec la fermeture des frontières qui gèlent la mobilisation des groupes armés, premier complaisant des narcotrafiquants. C'est à comprendre que ces derniers agissent presque à découvert et finissent dans le filet des forces de sécurité. Ceux-là mêmes ont renforcé leurs capacités opérationnelles par la mise en place d'une politique de contrôle aux frontières par de nouvelles mesures technologiques de détection. Ces mesures sont également mises en oeuvre au niveau des ports et aéroports. Mais cela va-t-il décourager le Maroc? Aucunement, estiment nos sources, du moins pour le moment. Le Maroc est dénoncé comme étant une source principale dans la production de drogue, cependant, aucune mesure n'est prise à son encontre pour minimiser l'évolution de ce phénomène. D'ailleurs, a-t-on estimé, inonder l'Algérie de cannabis arrange mieux les affaires du Royaume qui cible la déstabilisation économique de l'Algérie. C'est une réalité qu'on cherche à voiler!