C'est hier qu'a pris fin la campagne électorale entamée le 18 mars dernier. En effet, en l'espace de 18 jours, les six candidats en lice, ainsi que leurs représentants, ont sillonné les différentes régions du pays. Des centaines de meetings ont été animés, des centaines de villes, de localités ont été visitées. Le pays a été plongé dans une ambiance électorale sans précédent. Les six candidats en course au Palais d'El Mouradia ont, tour à tour, expliqué aux foules venues nombreuses, leur programme tout en les appelant à aller massivement aux urnes. Çà et là, dans les diverses wilayas où les candidats se sont rendus, ils ont réussi à drainer les foules là où on s'attendait le moins. Ainsi, le patron du Front de libération nationale (FLN), M. Ali Benflis, a réussi son coup dans les régions que tout le monde jugeait acquises à son rival Bouteflika. Et l'exemple de Tlemcen où la salle était archicomble est illustrant. C'est le même cas dans les wilayas de Tizi Ouzou, Constantine Béjaïa. Le président-candidat, M.Abdelaziz Bouteflika, lui, a eu un accueil chaleureux dans la plupart des villes qu'il a visitées, notamment à Constantine où il a pu rassembler plus de 30.000 personnes, mais aussi à l'ouest du pays, à l'instar de Tlemcen, Oran... Le leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M.Saïd Sadi, a brillé par le nombre de personnes venues assister à ses meetings, notamment celui animé à Skikda. A Tizi Ouzou comme à Béjaïa, Sadi a réussi son pari en réunissant un nombre record d'assistants, brisant ainsi les voix de ceux qui appellent au boycott des urnes. Mme Louisa Hanoune, première femme à se présenter à l'élection présidentielle dans les annales de l'histoire du monde arabe, a, elle aussi, mené à bien sa campagne électorale. Convaincante par la force de son discours et de son programme, elle a pu drainer les foules dans toutes les wilayas qu'elle a visitées. Que ce soit à Tizi Ouzou, Oran ou Ouargla, là où elle passe, l'accueil est des plus favorables. Notons qu'elle est la seule candidate dont le discours est constant, elle est aussi l'unique à avoir appelé à l'officialisation de tamazight sans référendum. Pour le candidat du parti Ahd 54, Ali Fewzi Rebaïne, qui a, malgré le manque de moyens dont il s'est plaint dès le début de la campagne, bien réussi à mener sa campagne à terme. Abdallah Djaballah, le chef du mouvement El Islah, quant à lui, dans toutes les localités où il s'est rendu, un monde fou l'attendait. Des milliers de personnes ont assisté à ses meetings. Cependant, quelques dérapages ont émaillé cette campagne électorale. Le passage d'Abdelaziz Bouteflika dans la wilaya de Tizi Ouzou ne s'est pas terminé dans la liesse. De même pour le candidat Ali Benflis dont le rassemblement prévu à Illizi a failli tourner au drame, n'était l'intervention des forces de l'ordre. A Relizane, le cortège de Benflis a été attaqué, de même dans les villes d'Aflou, Berrouaghia, Chlef, Aïn Témouchent où, selon des confrères, des tentatives d'empêchement de ses meetings ont été signalées. Pour Saïd Sadi, hormis la tentative de perturbation dont ses meetings ont fait l'objet dans les wilayas de Tiaret et de Djelfa, aucun incident majeur n'a été signalé. Même cas pour les candidats Djaballah, Hanoune et Rebaïne où aucun incident majeur n'a été enregistré. Enfin, globalement, la campagne électorale pour la présidentielle de jeudi prochain, s'est déroulée dans des conditions acceptables. Quant aux incidents minimes, ils peuvent être «expliqués» par l'enthousiasme et l'excès de zèle de certains partisans de candidats.