La campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril a pris fin lundi à minuit. Tout au long des dix-neuf jours, les six candidats engagés ont sillonné le territoire national de bout en bout, en vue de présenter leurs programmes et de convaincre les citoyens à aller voter le jour du scrutin. Pour ce faire, les candidats, à savoir Abdelaziz Bouteflika, Louisa Hanoune, Ali Fawzi Rebaïne, Mohamed Saïd, Moussa Touati et Mohamed Djahid Younsi ont tenu plusieurs meetings, des discours, des actions de proximité et des passages sur les médiats lourds. Les centaines de réunions électorales des candidats et de leurs représentants ont drainé beaucoup de monde à travers les différentes villes du pays. Alors que le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, prônait la continuité de l'application de son programme, s'engageant notamment, pour les cinq années à venir, à atténuer la crise du logement par la construction d'un million d'unités et de réduire le chômage par la création de 3 millions d'emplois, ses cinq adversaires appelaient au changement, à la rupture et à une vie sociale politique et économique meilleure pour les Algériens. Tous les thèmes électoraux porteurs ont été mis en avant par les candidats qui se sont surtout investis dans la séduction de la frange la plus importante en nombre, la jeunesse. Ils ont tous porté également de l'attention à l'endroit de l'émancipation de la femme, étant donné que la femme représente plus de la moitié de l'ensemble des électeurs inscrits sur les listes électorales, s'engageant notamment à donner plus de représentativité aux femmes dans la vie de la nation et dans l'activité politique. Plusieurs autres promesses ont été émises par les candidats. Il s'agit, entre autres, de promesses d'ordre socioéconomique, dont l'augmentation du Smig à 25 000 DA par Younsi, à 35 000 par Hanoune, tandis que Bouteflika n'a pas avancé de montant soutenant simplement une augmentation. Si le candidat Bouteflika souhaite continuer le processus des réformes engagé depuis 10 ans, à commencer par la mise en œuvre d'un nouveau programme de relance économique de 150 milliards de dollars, Hanoune, quant à elle, ambitionne de corriger toutes les réformes engagées. Pour Djahid Younsi, l'économie nationale doit s'affranchir de sa dépendance des hydrocarbures et mettre en place une économie alternative. Le candidat Moussa Touati, promet d'œuvrer au développement des régions éloignées, à travers la création d'un tissu industriel et la promotion du secteur de l'agriculture. Autre thème évoqué, celui de la réconciliation nationale, considérée par certains candidats inachevée, tout en proposant d'aller vers l'amnistie générale. C'est le cas de Djahid Younsi. Cependant, pour le candidat Bouteflika, l'amnistie générale ne peut se faire sans conditions. Par ailleurs, l'officialisation de tamazight a encore refait surface. Au cours des 19 journées qu'a duré la campagne, aucun incident digne d'être cité n'a été enregistré et cette campagne, de l'avis des membres de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CPNSEL), mais aussi d'autres observateurs, s'est déroulée globalement dans la correction et le fair-play. La commission a été destinataire de recours émanant des candidats qui ont tous été examinés, selon le coordinateur de cette instance, Mohamed Teguia, qui s'exprimait à quelque jours de la fin de la campagne, et pour qui celle-ci se déroulait dans de "bonnes conditions", même si quelques "impondérables" isolés ont été relevés dans l'affichage sur les sites réservés à cet effet. M. Teguia s'est félicité que la campagne ait également bénéficié d'une "excellente couverture médiatique", notamment des médias lourds. Toutefois, il est utile de signaler que trois candidats, en l'occurrence, Ali Fawzi Rebaïne, Djahid Younsi, et Mohamed Saïd ont menacé, le 30 mars, de se retirer de la course électorale à cause du traitement partial des événements par l'ENTV. Fawzi Rebaïne, au cours d'une conférence, a remis en cause les résultats de ces élections avant même que la campagne ne s'achève. Par ailleurs, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Zerhouni, a affiché son entière satisfaction au sujet du déroulement de la campagne. Selon lui, la campagne électorale s'est déroulée dans de "bonnes conditions". Zohir M.