Le siège du FLN la session d'aujourd'hui déterminera la suite de nombreux événements politiques dans le pays. Test de vérité pour Amar Saâdani. Le secrétaire général du FLN croisera le fer, encore une fois, avec le groupe des redresseurs, lors de la session ordinaire du comité central qui sera consacrée à l'adoption de la nouvelle composante du bureau politique et à l'examen de questions d'ordre organique. Ses adversaires sont de vieux routiers du FLN. Ils sont coriaces et ne lâchent pas prise. Ils s'appellent Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur du bureau politique et Abdelkrim Abada, chef de file du mouvement de redressement. Ils comptent beaucoup sur le verdict du Conseil d'Etat auprès duquel ils ont un recours. En attendant, ils se remettent en ordre de bataille. Pour les observateurs, la session d'aujourd'hui déterminera la suite de nombreux événements politiques dans le pays et probablement le sort de Amar Saâdani à la tête du parti. Plébiscité par les membres du CC du FLN, en tant que secrétaire général du parti en remplacement de Abdelaziz Belkhadem en août 2013, Amar Saâdani a créé un séisme au sein du parti par ses déclarations jugées trop osées par de nombreux observateurs. En effet, jamais dans l'histoire de l'Algérie indépendante, un secrétaire général du FLN n'a fait des déclarations aussi tonitruantes et aussi bruyantes. Il a mené un assaut contre les services de renseignement, qu'il a accusés, de «pratiques parallèles et obscures». Dans un entretien accordé au journal on line TSA, Amar Saâdani a soutenu clairement qu'il «ne comprend pas pourquoi les militaires sont présents dans les APC, dans les différentes administrations, etc., pourquoi le DRS mène des enquêtes d'habilitation pour les cadres, alors que c'est une prérogative de la justice. Est-il normal qu'un citoyen algérien soit interrogé à l'intérieur d'une caserne? Comment expliquer ces pressions exercées sur la presse, à travers la publicité? Et ce tutorat exercé sur la classe politique?». Des pratiques qui, selon le secrétaire général du FLN «entravent le bon fonctionnement de la justice, de la classe politique et empêchent la liberté d'expression». Les contestataires de M. Saâdani ont déjà affirmé que de pareilles déclarations, «n'engagent que sa petite personne» et ne reflètent nullement les positions du FLN. «Il s'est attaqué à l'institution militaire plus que ne l'a fait le Maroc», regrette-t-on encore. Les propos de M.Saâdani n'ont pas courroucé uniquement les animateurs du mouvement de redressement. Le mécontentement a gagné même le MDN où plusieurs généraux qui trouvent déplacées de pareilles déclarations de la part du responsable de la première force politique du pays. Les militaires regrettent surtout le moment choisi pour une pareille maladresse. Un timing marqué par une détérioration de la situation au niveau des frontières. La menace terroriste se fait sentir chaque jour aux frontières avec le Mali, la Tunisie et la Libye et c'est au moment où l'escalade se fait de plus en plus dangereuse avec le Maroc, que le patron du FLN en rajoute. Par ses propos, Amar Saâdani offre le pays en spectacle et donne l'image d'un Etat qui se désintègre. Le patron du FLN ne s'est pas contenté de vilipender l'institution militaire, mais il s'est attaqué également à la personne du Premier ministre, affirmant qu'il ne sait pas jouer sur le terrain politique. En décochant ses flèches contre M.Sellal, c'est toute la fonction de Premier ministre qui est de ce fait discréditée. Evidemment tous ces aspects seront évoqués lors de la rencontre d'aujourd'hui. Le secrétaire général du parti du FLN prononcera une allocution à l'ouverture de la session, dans laquelle il abordera la situation à l'intérieur du parti, ses orientations et les questions d'actualité. Devant les membres du CC, le secrétaire général, Amar Saâdani, présentera la nouvelle composante du bureau politique qui sera soumise à adoption. Selon les prérogatives qui lui sont conférées par les statuts du parti, le secrétaire général est habilité à former le bureau politique de 11 à 15 membres parmi ceux du CC et de le présenter devant ce dernier pour adoption, a-t-il souligné. Le nouveau bureau politique «devrait être représentatif des différentes régions du pays et en adéquation avec les orientations du parti et avoir du crédit auprès de la base militante et des membres du CC», a estimé le responsable. Outre l'organisation au sein des structures du parti, la session devrait se pencher sur «les questions politiques, économiques et sociales sur la scène nationale», a précisé la même source.