Les cadres "légalistes" dénoncent les positions adoptées, au nom du parti, par Saâdani et ses déclarations dans cette étape décisive sur les institutions sensibles et ses tentatives d'alliance. Les contestataires du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, reviennent à la charge au moment où celui-ci tente d'être rassurant et en multipliant des déclarations relatives à toutes les questions liées aux derniers changements intervenus notamment au niveau de la défense avec une interprétation en porte-à-faux aux explications du MDN. Malgré l'opposition, le SG contesté a convoqué une session du comité centrale pour, a-t-on dit, annoncer la composante du bureau politique. C'est dans ce contexte que les opposants se sont réunis pour annoncer leur rejet de cette initiative étant donné qu'ils ont introduit un recours auprès du Conseil d'Etat pour invalider les résultats de la session du CC du 29 août passé qui a porté Saâdani à la tête du parti. Ils seraient, selon Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement de redressement, quelque 130 membres du CC à adopter cette position de refus de la session. Dans un communiqué rendu public à l'issue de la rencontre, les tenants de la "légalité" dénoncent "un complot contre le parti et le comité central" ainsi que "la comédie du 29 août à El-Aurassi pour accaparer le secrétariat général". Ils affichent leur ferme intention d'invalider tout ce qui a résulté de cette rencontre "illégale" et qui s'inscrit en faux avec tous les textes du parti. Tout comme ils regrettent cette trajectoire dangereuse du parti après la série de "fractures et de conflits" qui a pollué l'environnement politique du parti depuis le congrès de mars 2010. Attachés aux valeurs et principes du parti et au respect des institutions, les cadres "légalistes" dénoncent les positions adoptées, au nom du parti, par Saâdani et ses déclarations dans cette étape décisive sur les institutions sensibles et ses tentatives d'alliance. Et devant les multiples violations constatées depuis la session contestée du CC, le groupe de Belayat invite les membres du CC à ne pas répondre à l'initiative visant à tenir le CC en dehors du cadre légal. Ils tiennent, par ailleurs, à "effacer" le dangereux précédent né de la rencontre d'El-Aurassi pour revenir à la légalité. Pour Abada, le SG, dont la légitimité est largement contestée, devrait attendre le verdict du recours introduit avant de convoquer le CC. Il rappelle également que ses rencontres dans les régions sont "fabriquées" dans la mesure où l'assistance est ramenée par bus de différentes régions et n'a rien à voir avec le parti. Il déplore d'ailleurs ces sorties et rejette "cette anarchie", les décisions unilatérale de Saâdani qui ne "respecte et ne consulte personne" et, bien entendu, cette campagne anticipée qu'il mène tout seul. Les opposants ont, certes, accusé un retard pour réagir à cet état de fait, mais ont une justification à travers l'attente du verdict du Conseil d'état et surtout par "le respect des institutions" et des fondamentaux de la pratique politique du parti. Toutefois, les sorties "intempestives" de Saâdani ont surpris la classe politique notamment celles contredisant le Premier ministre et le ministère de la Défense ainsi qu'en adoptant une posture de quasi-porte-parole de la Présidence. Des initiatives personnelles qui engagent le parti alors que son sort à sa tête est suspendu à la décision du Conseil d'Etat. La situation actuelle du parti conjuguée aux initiatives de Saâdani et la réaction qu'elles ont suscitée peuvent être l'indicateur d'un probable proche changement. Cela, d'autant plus que l'opposition interne demeure intacte et constante dans ses positions en faveur de la légalité. D B Nom Adresse email