L'Afrobeat, une musique fusionnelle entre les sonorités traditionnelles mandingues et les rythmes contemporains du coupé décalé et d'autres styles, a conquis le public de Tamanrasset qui s'est rendu au concert animé samedi dernier par le chanteur burkinabé, Abdoulaye Cissé, et son band. Venu en grand nombre au campement de Tidessi (10 km de Tamanrasset) dressé pour le quatrième Festival international, Abalessa-Tin Hinan, des arts de l'Ahaggar (Fiataa), le public s'est révélé être très réceptif aux sonorités subsahariennes. Soutenu par un rythme très entraînant et des mélodies harmonieuses, le chanteur Abdoulaye Cissé a réussi à séduire le public qui découvrait son oeuvre, brassage fusionnel d'un legs patrimonial mandingue et de sonorités africaines plus contemporaines fortement imprégné des grands maîtres de la discipline, Fela Anikulapo Kuti et Manu Dibango, qui place l'artiste dans un répertoire de Wolrd music. Instituteur de profession, Abdoulay Cissé est aussi connu par son engagement. C'est à travers ses textes qu'il milite depuis plus de 40 ans pour un avenir «moins sombre pour la jeunesse africaine pour l'alphabétisation et la sensibilisation des jeunes à l'importance de l'instruction». La même soirée a aussi connu la participation de la musique et de la danse de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) avec un concert de la troupe Les lions du désert qui a restitué sur scène le patrimoine sahraoui avec une touche appuyée de musique des années 1980. Créé en 1998, le groupe sillonne les scènes internationales pour «soutenir et diffuser la cause de l'indépendance de la Rasd» comme souligné par le directeur des arts du ministère de la Culture sahraoui, Hamdi Allal Eddaf, qui a salué pour l'occasion «le soutien indéfectible de l'Algérie à la cause sahraouie». La séquence découverte de cette soirée a été, pour le public de Tamanrasset, le premier spectacle du groupe Gaâda diwan Béchar dans l'Ahaggar, une autre initiative du Fiataa pour offrir au public la possibilité de découvrir des sonorités qui lui étaient étrangères ou des groupes qui ne s'étaient jamais produit dans la région. Pour l'occasion l'icône internationale de la musique du sud-ouest algérien qui s'inscrit lui aussi dans un registre World music a revu quelques uns de ses titres pour y insuffler une musicalité d'Afrique de l'Ouest tout en gardant intact son style franchement puisé dans le patrimoine musical algérien. Mené par Abdelaâti et Tayeb Laoufi, le groupe a tenu à faire profiter le public du Fiataa de tout ses succès en lui offrant un spectacle de qualité qui a duré jusqu'à une heure tardive de la nuit au site paysager de Tidessi. Ouvert mercredi, le quatrième Festival international des arts de l'Ahaggar se poursuivra jusqu'à aujourd'hui avec des scènes musicales à Abalessa (80 km) et In Salah (700 km de Tamanrasset) ainsi que de grands noms de la scène internationale attendus tel que le Jamaïcain Max Roméo.