Le campement du quatrième Festival international des arts de l'Ahaggar a été inauguré jeudi par le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed Lamine Hadj Said, au site de Tidessi (10 km au nord de Tamanrasset). Quelques heures avant son inauguration, des centaines de familles affluaient déjà du centre de Tamanrasset et ses alentours, parfois même à pied, au campement, obligeant les organisateurs à ouvrir les ateliers qui ont été aussitôt pris d'assaut. Les espaces dédiés à l'artisanat local, vannerie, dinanderie, cuir et bijoux traditionnels ont connu une grande affluence des visiteurs qui ont eu le plaisir de voir quelques artisans à l'œuvre. Habitués des activités du festival, les premiers enfants se dirigeaient vers l'espace des contes et récits animé par Hanifa Hamouche et Mahi Seddik ou l'espace de projection qui abrite une programmation élaborée en collaboration avec le Festival national du film amazigh. Autre preuve de l'intérêt de la population de Tamanrasset aux activités du festival, l'atelier de calligraphie en Tifinagh, animé par Mohamed Hamza et Smail Metmati, reste une destination incontournable pour les visiteurs, toujours «curieux d'apprendre à écrire dans leur langue maternelle ou parfois juste de voir leurs prénoms écrits en Tifinagh», ont déclaré des visiteurs. Les joueuses d'Imzad présentes en grand nombre à ce campement ont grandement participé à insuffler une ambiance empreinte d'authenticité et de spiritualité propre à la région. Chtima, l'une des doyennes de cet art ancestral, était accompagnée de son frère pour déclamer les poèmes qui accompagnaient jadis les caravaniers ou motivaient les guerriers de l'Ahaggar. Malgré la menace de disparition qui pesait sur cet art il y a quelques années, de jeunes musiciennes formées par Chtima font peu à peu leur apparition à chaque édition du festival pour assurer la pérennité de l'Imzad, aujourd'hui proposé au classement au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Malgré la délocalisation de la grande scène et du campement, qui englobent près de 20 000 m2, du site d'Ihaghen à celui de Tidessi pour des raisons d'alimentation électrique, l'équipe technique du festival a réussi à offrir au public de Tamanrasset son premier concert et son campement habituel en moins de deux jours. Plus tard dans la soirée, trois troupes musicales algériennes baignant dans l'Assouf, un style musical contemporain targui, qui a atteint l'universalité grâce au groupe malien Tinariwen, se sont relayées sur la grande scène de Tidessi, un site paysager de l'Ahaggar mis en valeur par une création lumière originale projetée sur le massif rocheux entourant le site. Les troupes de «Toumast» de Djanet, «Ishumar» de In Guezzam et «Kader Terhanine» de Tamanrasset se sont produites devant un public dont le nombre n'a eu de cesse de croître jusqu'à une heure tardive de la soirée. Le groupe nigérien «Etran Fintawa» qui s'était produit la veille dans la localité d'Abalessa (80 km de Tamanrasset) a aussi animé un concert à Tidessi. Ouvert mercredi à Abalessa, le Festival international, Abalessa Tin Hinan, des arts de l'Ahaggar (Fiataa) se poursuivra jusqu'au 19 novembre avec la poursuite des activités du campement ainsi que des scènes artistiques prévues à Tidessi, Abalessa et In Salah (700 km de Tamanrasset).