La présidente de l'US-Western Sahara Foundation, Mme Suzanne Scholte, considère que l'ONU devrait fixer une date butoir pour la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, au-delà de laquelle les Nations unies, en cas de non-respect de cette échéance, devraient contraindre le Maroc à se retirer des territoires sahraouis occupés. Dans un entretien accordé à l'APS, Mme Scholte souligne que le problème sahraoui n'a que trop duré avec «l'occupation illégale» du Sahara occidental par le Maroc, alors que les Sahraouis ont fait confiance à l'ONU qui n'est toujours pas parvenue à organiser le référendum d'autodétermination qu'elle avait pourtant promis au peuple sahraoui depuis plus d'une vingtaine d'années. Abordant la question cruciale des droits de l'homme, la présidente de cette fondation s'est dite «tellement fière d'être une Américaine», lorsque les Etats-Unis avaient proposé, en avril dernier, un projet de résolution au Conseil de sécurité pour l'introduction d'un mécanisme des droits de l'homme au sein de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). A ce propos, Mme Scholte observe que la question des droits de l'homme des Sahraouis gagne de plus en plus d'importance dans la sphère politique aux Etats-Unis, ainsi qu'auprès des ONG des droits de l'homme de renom, telles que Human Rights Watch, Amnesty International et RF Kennedy Center: «Ce qui est encourageant» pour avancer dans ce dossier, s'est-elle réjouie. Ce que la présidente de l'US-Western Sahara Foundation a particulièrement relevé est que le projet de résolution américain sur les droits de l'homme des Sahraouis avait été présenté au Conseil de sécurité par Mme Susan Rice, qui était alors ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU et qui est devenue, depuis juillet dernier, la conseillère principale en sécurité nationale du président Barack Obama. Outre cette proche collaboratrice du président Obama, qui est connue pour ses opinions tranchées sur la question des droits de l'homme, explique-t-elle, les Etats-Unis sont représentés actuellement à l'ONU par l'ambassadrice Samantha Power qui est une spécialiste et fervente défenseur des droits de l'homme. «La présence de ces deux fortes personnalités dans ces postes-clés, et en qui le président Obama fait pleinement confiance, donne beaucoup d'espoir quant aux développements positifs sur la question des droits de l'homme des Sahraouis», soutient-elle. Elle avance, cependant, que d'autres efforts sont nécessaires pour obtenir l'appui d'autres pays à l'introduction du mécanisme des droits de l'homme au sein de la Minurso et encourager les Etats-Unis à présenter, à nouveau, au Conseil de sécurité, en avril 2014, un projet de résolution similaire à celui présenté en avril dernier à cet organe de décision de l'ONU. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés, le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France. Le coordinateur de la plate-forme de solidarité avec le peuple du Sahara occidental, Jean-Paul Lemarec considère que malgré «les relais» dont il dispose sur le plan européen, le Maroc a reçu «un véritable camouflet» au Parlement européen (PE) lorsque celui-ci a adopté un rapport qui réaffirme «le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». «Le PE a résisté aux pressions des autorités marocaines pour édulcorer le rapport Tannock adopté récemment par la commission des affaires étrangères et confirmé ses précédentes résolutions de 2012 et 2013 en réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, un droit de l'homme fondamental», a déclaré Jean-Paul Lemarec, hier, dans un entretien accordé à l'APS. Ce rapport, a-t-il dit, qui a dénoncé «les violations des droits de l'homme en mettant l'accent sur les violations dont sont victimes les femmes sahraouies, se manifestant notamment par du harcèlement et des violences sexuelles», est aussi «un message clair adressé au Maroc pour qu'il respecte ses engagements et la légalité internationale, fondée sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui».