Les 4es Journées cinématographiques d'Alger 2013 se sont achevées mercredi dernier à la Cinémathèque dans une ambiance bon enfant avec la projection en préambule d'un court métrage de Nora Alsharif. Une production palestino-jordano-qatarie racontant les péripéties de deux frères palestiniens expulsés de leur maison et renvoyés dans un camp de réfugiés en 1949. Pour survivre, le grand frère est obligé de vendre de la galette à la gare locale. Un jour, sur le chemin de retour, ils prendront une route semée de mines. Juste avant, le grand frère tentait d'expliquer à son petit frère qui était Michel Angelo en lui promettant de l'emmener un jour à Rome. Passé de la tendresse à la frayeur, ce film décrit les souffrances psychologiques auxquelles doivent faire face ces réfugiés palestiniens qui rêvent de voyager un jour. Réalisé à l'aide de moyens colossaux, ce film au récit qui prend le temps de la narration nous plonge de plein fouet dans une autre époque qui aurait méritée un développement encore plus grand, bien que la seconde partie du film piétine par moment et se noie en longueur. Elle sera plutôt le reflet du temps réel que prendront les personnages pour se tirer d'affaire de ce champ de mines. Ce film est en fait inspiré d'une Journée de la vie de feu de l'artiste plasticien Ismaïl Chamout d'où allusion donc à ces célèbres peintures de la chapelle Sixtine de Rome. Ainsi après cinq jours de projection de films et une compétition très disputée, le jury, pas complètement d'accord et qui le fera savoir devant le public, a fini par donner son verdict jeudi soir. Il était présidée par Nadia Zouaoui du Canada, Myriam Chetouane de France, Nouha Choufani du Liban, Ahmed Fayek d'Egypte, Ghassan Abdallah de Syrie et Abdelkrim Tazarout d'Algérie. Dévoilant les résultats suite à des délibérations corsées, le palmarès JCA 2013 donnait le court métrage de Karim Moussaui comme le fervent gagnant, raflant le prix du meilleur court métrage, tandis que deux mentions ont été octroyées à Imining de Mbarek Menad et Brûleurs de Farid Bentoumi. Dans ses remarques pertinentes Ahmed Fayek évoquant le film de Karim Moussaoui dira combien ce film est important: «Si celui de Zaoui parle de la guerre de Libération en Algérie, une autre histoire nous a encore bouleversés car s'inspirant d'un autre pan de l'histoire, celle de la guerre civile des années 1990 en Algérie qui a engendré une génération confisquée dans laquelle pourront se reconnaître aujourd'hui beaucoup de jeunes Egyptiens mais aussi les Tunisiens...» Côté compétition internationale pour le documentaire c'est donc Retour à Montluc de Mohamed Zaoui (France-Algérie) qui sera récompensé. Chaâbi electro de Hind Meddeb bénéficiera, pour sa part, d'une mention spéciale. Le Prix du public est revenu à Mohamed Yasmina et de Régine Abadia (Algérie-France-Liban). S'agissant du concours national du meilleur scénario. Le Prix du scénario dans la section court métrage fiction est revenu à Ecran Noir d'Anis Djaâd. Une mention spéciale pour le scénario fiction a été attribuée à Le chroniqueur de Raouf Benia ainsi que qu' à Les larmes du jeudi soir de Chérifa Tala. Aussi, le Prix du meilleur scénario documentaire a distingué Takassit de Dalal Ziour tandis que deux mentions spéciales sont revenues à Chut-On s'organise de Naïma Meghezzi Chaâ et le scénario documentaire Le scorpion.