«Le choix du film Yasmina et Mohamed est à la fois culturel et médiatique» Les Journées cinématographiques d' Alger dans leur 4e édition débutent ce soir à la Cinémathèque avec un film singulier portant sur le parcours de l'écrivain Yasmina Khadra et s'étaleront jusqu'au 20 du mois en cours. L'occasion d'en savoir un peu plus sur le programme et ses lignes directrices avec le premier responsable de cette manifestation et président de l'association organisatrice de cet évènement... L'Expression: Les Journées du film d'Alger se tiennent à partir d'aujourd'hui. Peut-on connaître les grandes lignes et particularités? Salim Aggar: Les lignes directrices sont fidèles à la politique culturelle de l'association A nous les écrans: le court métrage et le doc. Plus de 35 films sont programmés lors de ces Journées cinématographiques à Alger, venus essentiellement du Monde arabe (Egypte, Syrie, Maroc, Jordanie, Palestine, Liban, Tunisie, Bahreïn, Irak, Qatar) mais aussi du reste du monde (France, Etats-Unis, Brésil et Turquie). Les JCA accordent comme chaque année une grande place au court métrage avec la programmation de 13 courts métrages algériens et 10 courts métrages internationaux. Le documentaire de par sa thématique sociale, politique et culturelle occupe également un grand espace avec la programmation de plus de 10 docs lors de ces Journées cinématographiques dont la thématique sera axée sur les révolutions pour le combat pour la liberté et l'indépendance dans le monde. La 4e édition des Journées cinématographiques d'Alger (JCA) dont le programme sera riche en invités, en conférences et en échanges, verra l'organisation de plusieurs conférences sur des thèmes aussi importants que «Le cinéma arabe avec les révolutions», «le court métrage algérien entre espoir et réalité».... Enfin, l'association A nous les écrans espère animer en cette semaine de novembre la scène cinématographique dans la capitale, en créant un carrefour perpétuel de rencontres et de débats, entre les cinémas du Maghreb, d'Orient, d'Europe et d'Amérique. Quels sont les membres du jury de cette année? Comme chaque année, on essaie d'avoir un jury où trois critères sont présents: la jeunesse, la femme, l'expérience et la maturité. Je pense que le jury de cette année obéit à tous ses critères. Le jury aura cette année comme président, la réalisatrice algéro-canadienne Nadia Zouaoui. Elle sera aidée par la réalisatrice et chercheuse Myriam Chetouane de France, du critique algérien, Abdelkrim Tazaroute, mais aussi de Nouha Choufani du Liban, de Nassim Abassi du Maroc, de Ghassan Abdallah de Syrie et Ahmed Fayek d'Egypte. C'est un jury expérimenté, professionnel et surtout venu de divers horizons avec des visions différentes. Avez-vous eu des difficultés pour monter la manifestation d'autant qu'elle a été reportée d'un mois? Des difficultés, non, mais du retard, oui. Contrairement aux années précédentes, cette année trois festivals sont venus s'ajouter à l'activité cinématographique à Alger. Ce qui nous a obligés à retarder notre événement et revoir notre programme. L'Association A nous les écrans a été la première en 2009 à organiser un festival à Alger, au moment où aucune manifestation cinématographique n'était organisée. En 2010, on n'avait pas obtenu de financement, cela ne nous a pas découragés, nous avons continué notre action et aujourd'hui, nous sommes heureux d'avoir contribué à l'animation de l'activité cinématographique à Alger et saluons la naissance de trois festival de cinéma dans la capitale. Le maghrébin, le méditerranéen et l'engagé. Les JCA surtout toujours aux côtés de ces festivals pour faire d'Alger la capitale du cinéma mondial dans la région. Pourriez-vous nous situer un peu le film d'ouverture qui parle de Yasmina Khadra. Pourquoi ce choix? Serait- ce un hommage à cet écrivain et sera-t-il présent à la cérémonie d'ouverture? Le choix du film Yasmina et Mohamed est à la fois culturel et médiatique. D'abord, parce que Yasmina Khadra est un auteur connu dans le monde et il était intéressant de voir ce documentaire qui nous apprend beaucoup de choses sur le personnage. Quand j'ai annoncé la programmation de ce film, de nombreux personnes m'ont posé la question si c'était lié à son annonce politique. Ce qui est sûr, est que cette annonce a encouragé de nombreuses personnes à venir voir le doc aujourd'hui. Mais à travers le documentaire de Régine Abadia, qui est d'une grande sensibilité, le film est avant tout un regard sur l'Algérie, sur sa culture et sa société. Je ne sais pas si Yasmina Khadra sera présent, mais ce qui est sûr c'est que la réalisatrice sera là pour débattre de ce film.