Alors que le projet de loi sur l'audiovisuel est en stand-by, les députés ont commencé à se mobiliser pour faire enrichir la discussion sur le texte. C'est le RND à travers son président du groupe parlementaire, Miloud Chorfi, qui a eu l'idée d'organiser cette journée d'étude sur une loi qui pose énormément de problèmes politiques et médiatiques. Un idée qui a fortement dérangé les députés du FLN, majoritaires à l'Assemblée et qui voient d'un mauvais oeil l'implication du RND dans ce projet qui passera sûrement sous la coupe du parti majoritaire. C'est de par son expérience d'ancien journaliste de la Télévision nationale et surtout de par sa courte expérience à la tête de l'unique conseil supérieur de l'audiovisuel, que le député Miloud Chorfi a organisé cette journée de débat, auquel ont assisté de nombreux experts et spécialistes de l'audiovisuel et de la télévision. C'est en présence des membres de la Commission de l'information, de la culture et du tourisme à l'Assemblée populaire nationale (APN), ainsi que de juristes, d'experts et de professionnels du secteur, que le projet de loi relatif à l'audiovisuel a été soumis par le groupe parlementaire du RND à l'étude des experts et des professionnels, afin de leur permettre d'apporter leur contribution et faire des propositions pour son enrichissement avant qu'il ne soit soumis à débat en plénière. Le président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, a indiqué, dans son intervention, que «ce texte constitue une nécessité dictée par les mutations qui s'opèrent dans le champ audiovisuel, en tant qu'acquis démocratique». Selon M.Chorfi, l'étude de ce projet de loi et l'accélération de la promulgation des mécanismes de régulation et l'organisation de l'exercice de la profession constituent l'une des «priorités» afin de permettre à toutes les catégories de la société de trouver «une réelle tribune pour s'exprimer». «Mais cela reste tributaire de la mise en place des structures et des organes pour réguler l'exercice de la profession devant permettre aux partis politiques et à la société civile d'avoir accès équitablement au droit de faire connaître leurs opinions, leurs programmes et leurs projets», a-t-il souligné. Tout en réitérant la position du RND relative «au droit des partis de l'opposition de participer aux programmes audiovisuels à diffusion nationale et locale», M.Chorfi a appelé à la création de nouvelles chaînes de télévision et de radio, publiques et privées, «dotées de capitaux algériens». Le porte-parole du RND considère que «l'examen de ce projet de loi reflète la volonté du président de la République pour que l'ouverture de l'audiovisuel soit le corollaire à sa politique globale de réforme», comme il constitue (le texte de loi) un «premier pas vers la mise en place d'une plateforme à même de garantir l'exercice de l'audiovisuel». La présidente de la Commission de l'information, de la culture et du tourisme et députée du RND Mme Houda Talha, a estimé, pour sa part, que le projet de loi constitue une «base de travail et matière à débattre qui associe tous les partenaires du secteur entre professionnels et experts». Si la majorité des interventions étaient axées sur la vision globale de l'audiovisuel algérien, on notera l'intervention efficace de Slimane Bakhili qui, visiblement, a été le seul à avoir étudié profondément le texte de loi sur l'audiovisuel. L'ancien directeur de la production à l'Entv, a demandé purement et simplement le retrait du texte de l'APN. Selon lui, plusieurs irrégularités sont signalées dans le texte. C'est le cas, notamment de l'article 106, qui donne la direction de l'autorité de régulation de l'audiovisuel algérien au ministre de la Communication. L'ancien producteur de l'émission Forsane El Qoran, a demandé également que le président de l'Autorité soit élu par les membres de la commission et non installé par le ministre de la Communication. Autant d'anomalies ont été soulevées par quelques experts et responsables de télévision privées présents à cette journée.