Les relations algéro-marocaines n'ont jamais été aussi mauvaises sur le plan médiatiques alors que les deux peuples s'entendent à merveille. Alors que la tension est à son comble ces derniers jours, le Makhzen a dépêché un de ses sbires pour faire la propagande anti-algérienne à Bruxelles, la capitale de l'Europe. Pour ce faire, il a choisi la Fête de l'indépendance du Maroc pour présenter un film de propagande intitulé L'identité d'un front. Le documentaire, réalisé par Hassan El Bouharrouti, un agent du Makhzen qui s'est illustré déjà en juin 2008 en s'attaquant à une manifestation de soutien au Polisario à Bruxelles organisée par Nordin Saïdi, de retour avec une délégation, des camps de réfugiés de Tindouf. A l'époque, un agent de la police belge en civil l'avait interpellé en déclarant qu'il était un mouchard du consulat du Maroc. Hassan El Bouharrouti (caméraman indépendant travaillant parfois pour la chaîne 2M, a sa carte à l'Agjpb, avait comme mission, faire de la captation vidéo lors des réunions en faveur du Polisario à Bruxelles et rapporter ensuite les images au Makhzen à l'ambassade du Maroc. En 2008, assis au fond d'une salle avec sa caméra, il a filmé une conférence, y compris le public pour intervenir pour défendre la thèse du «Sahara marocain», alors qu'il prétendait encore à l'entracte être présent en tant que «journaliste». Le film qu'il présente à Bruxelles a été monté sur une durée de 90 minutes, entièrement financé par le Makhzen. Il retrace l'histoire du Polisario depuis sa création à nos jours, mais donne plus la version marocaine du conflit dans cette région. Le film est alimenté par des images d'archives de l'Institut national français de l'audiovisuel (INA) et par des témoignages des membres fondateurs du Polisario qui ont trahi la cause juste et qui ont rejoint à coups de privilèges et d'argent le camp marocain et la version distillée depuis des années par le Palais royal et son bras le plus efficace, sa police politique: le Makhzen. Les témoignages montrent que le Polisario est le fruit de la création des étudiants sahraouis dans le cadre de la lutte contre l'occupation espagnole du Sahara marocain. Le film voulait aussi donner d'une manière mensongères une image négative des camps de Tindouf dans le Sud-Ouest algérien. Pour ce pseudo réalisateur, Hassan El Bouharrouti, (qui n'a jamais réalisé un film de sa vie et qui grâce à ses bas services de propagande a été consacré cinéaste au gré du vent), le film vise à éclairer l'opinion publique internationale sur la réalité du conflit artificiel autour du Sahara occidental. Mais en réalité, ce documentaire marocain de propagande est surtout une réponse au documentaire belge Territoire perdu réalisé par Pierre-Yves Vandeweerd et qui dénonce le mur de 2400 km construit par l'armée marocaine pour séparer les deux parties, l'une occupée par le Maroc, l'autre sous contrôle du Front de libération du Sahara occidental (Polisario). Ce documentaire belge qui a été projeté dans plusieurs festivals et qui a reçu plusieurs prix, a été diffusé lors de la première édition du Festival du film engagé à Alger. Réalisé dans une esthétique sublime du réel, il résonne comme une partition contrastée entre paysages sonores, portraits en noir et blanc et poétique nomade. Rien à voir avec l'oeuvre vide et stérile de propagande de Hassan El Bouharrouti. [email protected]