Le siège de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques à La Haye (Pays-Bas) Il existe de nombreux facteurs ne dépendant pas de la volonté de la mission qui «pourraient avoir des conséquences sur notre habilité à remplir nos objectifs dans les délais établis», a indiqué la chef de la mission de l'Oiac. La coordinatrice de la mission conjointe entre l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), Sigrid Kaag, a assuré hier que le «plus complexe» reste à venir sur le chemin de la destruction de l'arsenal chimique syrien. «Malgré les progrès significatifs qui ont été effectués dans une très courte période de temps, le travail le plus complexe et le plus difficile reste à venir», a-t-elle déclaré lors de l'ouverture de la conférence annuelle des Etats parties à l'OIAC. Cent quatre-vingt-dix Etats sont signataires de la Convention sur les armes chimiques de 1993. Ils se réunissent à La Haye, où siège l'OIAC, pour discuter notamment du budget de l'organisation. «Retirer les agents chimiques syriens du pays afin de les détruire va demander des efforts collectifs et de coordination énormes», a-t-elle ajouté, rappelant que les agents chimiques les plus dangereux devaient avoir quitté le pays en guerre pour le 31 décembre. Il existe de nombreux facteurs ne dépendant pas de la volonté de la mission conjointe qui «pourraient avoir des conséquences sur notre habilité à remplir nos objectifs dans les délais établis», a ajouté Mme Kaag. «Nous restons dépendants de la situation, changeante, sur le terrain», a encore dit Mme Kaag, racontant avoir dû se rendre en hélicoptère dans le port d'où les agents chimiques doivent quitter la Syrie, la route étant alors bloquée. Les agents chimiques doivent en effet être transportés depuis différents sites à Lattaquié, le principal port syrien, avant de quitter le port sur des navires danois et norvégiens vers un bateau de l'armée des Etats-Unis qui, une fois en dehors des eaux territoriales syriennes, devrait procéder à leur destruction avant le 31 mars 2014 par le procédé de l'hydrolyse. L'OIAC avait annoncé samedi que les Etats-Unis avaient offert leur aide après que plusieurs pays aient refusé de détruire ces armes sur leur sol. «Le matériel d'emballage prévu pour la transportation de manière sûre ont commencé à arriver à Damas depuis Beyrouth», a-t-elle ajouté, soulignant que des retards avaient été constatés à cause d'une grève des douanes libanaises. La Syrie, qui coopère avec l'OIAC, a déclaré posséder 1.290 tonnes d'armes chimiques, de précurseurs ou d'ingrédients. Le plan de destruction de l'arsenal chimique syrien résulte d'un accord russo-américain ayant permis d'éviter des frappes militaires américaines en Syrie, après des attaques chimiques mortelles en août que Washington attribue au régime du président Bachar al-Assad. Sur le terrain, des rebelles syriens se sont emparés durant la nuit de dimanche à lundi du coeur historique de la ville de Maaloula en utilisant une tactique inédite: lancer des pneus remplis d'explosifs sur leurs adversaires. Selon une source au sein des services de sécurité, les rebelles, dont des jihadistes du Front al-Nosra, positionnés en haut de la falaise de grès surplombant la ville, ont fait rouler dans la nuit un grand nombre de pneus bourrés d'explosifs sur les soldats déployés en bas de cette cité, aujourd'hui déserte. Selon l'agence Sana, les rebelles seraient entrés dans le couvent orthodoxe de Mar Takla, situé au milieu de la ville et jusque là contrôlé par l'armée, où se trouvent 40 religieuses et orphelins. Les rebelles, dont des jihadistes liés à Al Qaîda, ont pris le contrôle de la cité le 9 septembre. Trois jours plus tard, l'armée syrienne est entrée dans Maaloula pour les chasser. Depuis, les échanges de tirs sont quotidiens.