Une première dans les annales du syndicalisme national, en général, et de l'Ugta en particulier. Une femme à la tête de l'Union de wilaya de Tlemcen. Une structure horizontale qui regroupe tous les secteurs d'activité relevant, aussi bien du secteur économique, que de la Fonction publique. Il s'agit de Mme Souad Baroudi, une militante syndicaliste issue du secteur de la formation professionnelle. Une femme combative et engagée qui a fait un long chemin dans les différentes structures de l'Ugta. Engagée dans la première cellule de formation de formateurs à El Achour en 2003, après une longue activité syndicale à la base, cette baroudeuse qui a suivi plusieurs formations syndicales aussi bien en Algérie qu'à l'étranger a su rebondir de plus belle après plusieurs coups bas qu'elle a subis durant sa traversée militante. C'est dire qu'à coeur vaillant rien d'impossible. Elle est élue haut la main, le week-end dernier lors du congrès de l'Ugta de la wilaya de Tlemcen. Par cette élection elle rentre ainsi dans l'histoire riche et longue en étant la première à être élue à la tête d'une instance réservée qui était auparavant l'apanage d'un environnement masculin pluriel. Avec ce saut qualitatif, l'Ugta s'ouvre réellement sur la question relative au genre. Une évolution remarquable si on se réfère à une certaine réunion de l'OIT à Genève, il y a plus de dix ans, où Sidi Saïd, faute de représentant des femmes travailleuses a dû représenter la femme travailleuse algérienne à ladite réunion. En effet, depuis cette fameuse date, l'Ugta a décidé de faire dans la sensibilisation des femmes travailleuses en commençant par installer la commission nationale des femmes travailleuse que dirige avec une main de fer la militante syndicale et féministe Soumia Salhi. Souad Baroudi qui a fait partie du premier noyau de cette commission à côté de Nadia Zeghouda, Saâda Rahmani, entre autres a gravi plusieurs paliers pour arriver à la tête de l'Union de wilaya de Tlemcen. C'est dire que la question genre est prise sérieusement en charge par l'organisation de Sidi Saïd en dépit des interférences du département de la formation de la Centrale qui a écarté les meilleures femmes syndicalistes pour d'autres considérations.