On était à cent lieues de penser que l'équipe algéroise serait capable d'un tel festival offensif. En «atomisant» l'ASFA Yennega sur le score de 8 buts à 1, l'USM Alger a assuré sa qualification pour les 8es de finale de la Ligue des champions avant même de disputer le match retour dans 15 jours à Ouagadougou. On a une certaine tendance à croire, que lors des premiers tours de cette compétition nous avons plus de chance de rencontrer des «tocards» que des clubs au standing huppé. On a dû y penser lorsqu'on a appris que l'USMA devait affronter l'ASFA Yennega pour ces 16es de finale. Convenons que le club burkinabais ne fait pas partie de la liste des clubs les plus reconnus du continent africain. Il y a, qu'il est venu à Alger en tant que représentant d'un football burkinabais qui ne réussit pas tellement aux nôtres au niveau des EN. Il y a surtout que l'ASFA était précédée d'une sacrée réputation qui faisait de lui le tombeur du Julius Berger au tour précédent de la compétition. Le Julius Berger pour ceux qui ne le connaissent pas, est un club nigérian et l'on sait combien le football de ce pays est renommé. Il est aussi le tenant de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe. L'ASFA n'a pas fait appel au miracle pour sortir un tel club. Il lui a suffi de vaincre à domicile puis de tenir bon chez l'adversaire au point de le forcer au match nul. C'est dire que l'USMA n'affrontait pas ce samedi un club de petite envergure. Cela ajoute à son prestige, auréolé d'une superbe victoire qui restera comme l'une des plus grosses obtenues par un de nos clubs dans une compétition africaine. On n'a pas, en effet, tellement le souvenir d'un score aussi large. Un score obtenu grâce à la volonté affichée par les joueurs en Rouge et Noir, d'en finir avec le sort de cette double confrontation dès le match aller. Il faut dire qu'il y eut un énorme paramètre qui vient en aide aux Algériens, à savoir la pelouse synthétique sur laquelle les Burkinabais n'avaient pas l'habitude de jouer et qui ont eu un mal fou à s'y adapter. On doute même qu'ils aient pu le faire en 90 minutes de jeu. Mais se focaliser sur la nature de la pelouse on tenterait de mettre aux oubliettes la somme d'efforts consentie par l'USMA pour satisfaire ses supporters. A ce jeu, il n'y a pas eu photo finish entre les deux adversaires. L'ASFA a pratiquement été pris à la gorge d'entrée de jeu et a complètement perdu ses repères en matière de jeu défensif. Ce fut simple : le raz-de-marée de l'USMA a submergé un Onze burkinais qui a dû se demander ce qu'il était venu faire à Alger en cet après-midi pluvieux et frisquet du mois d'avril. Parce que si l'USMA a inscrit huit buts, on vous fait grâce de la multitude d'occasions qu'elle a laissé passer, parmi lesquelles deux tirs de Ammour qui ont fini sur le poteau. Le pauvre Daoude Compaoré, gardien de l'ASFA, pourtant crédité d'un bon match a vu le ballon fuser de partout pour s'incliner en 8 occasions. Dans ce match, il convient de mettre en exergue la performance des attaquants, notamment celle de Dziri et de Ammour qui ont pesé de tout leur poids sur l'arrière-garde adverse. Quant à Achiou, s'il a délivré quelques bons ballons, il a parfois, abusé de dribbles inutiles. Ajoutons au tableau le rendement plus que positif de Diallou (auteur de trois buts) et de Balbone pour expliquer la déroute d'une formation de l'ASFA qui aura bien du mal à oublier ce 10 avril 2004. Et puis, il faut signaler qu'il s'agissait là de la première sortie officielle de Mustapha Aksouh en tant que coach de l'équipe algéroise. Une première réussie pour quelqu'un qui ne se voyait pas prendre l'USMA il y a quelques mois de cela. Assurément, ses joueurs lui ont rendu un fier service et ont montré que pour cette fin de saison, en championnat, il va falloir compter avec eux.