La finale opposera le 28 ou 29 juin prochains les deux protagonistes de celle de la saison dernière. La Coupe d'Algérie a rendu son verdict: la finale opposera le MC Alger à l'USM Alger dans un derby de la capitale qui va faire parler de lui et créer une ambiance de folie. Si le premier, le tenant du trophée, a dû recourir à la série de tirs au but pour se qualifier, le second n'a pas éprouvé trop de peine pour s'imposer devant son adversaire. Pour la JS Kabylie cette demi-finale de Coupe d'Algérie a, vraiment, été le match de trop. Son président, Moh Chérif Hannachi, disait de cette compétition qu'elle ne rentrait pas dans les objectifs de son club à la suite de la qualification de celui-ci, en phase de poules de la Champion's League africaine, mais depuis son passage aux demi-finales, il avait changé de discours «car, disait-il, lorsqu'on arrive à une étape de la finale, on n'a plus le droit de brader ses chances». Or il va se souvenir, pendant longtemps, de ce 15 juin 2007 qui a vu son équipe subir un véritable naufrage sur le terrain du stade des Frères Tchaker de Blida. Il est arrivé à la JSK de perdre des rencontres, mais pas sur des scores aussi lourds. Il va falloir bien chercher dans les archives pour trouver trace d'une défaite aussi large. Notamment contre un adversaire comme l'USM Alger dont on connaît la rivalité qu'il entretient avec le club de la Kabylie. C'était la sixième confrontation entre les deux clubs en Coupe d'Algérie et la JSK ne l'avait jamais emporté contre l'équipe algéroise. Sur les cinq matches disputés avant celui d'hier, il y eut une seule victoire de l'USMA sans recourir aux tirs au but (2-0 en finale en 1999). Depuis hier, elle a ajouté un autre succès direct, mais celui-ci est particulier de par l'ampleur du score. Sans diminuer, du tout, du mérite de l'USMA, force est de reconnaître que la JSK a été très handicapée par l'absence de Dabo et de Wassiou, ses deux meilleurs joueurs, tout au long de la saison. En outre, les joueurs qui ont évolué hier ont semblé avoir du plomb dans les semelles tellement ils ont eu des difficultés à faire circuler le ballon. Une action a parfaitement schématisé le scénario de ce match, celle de la 81e qui vit Doucouré inscrire le 4e but de son équipe. En effet, alors que le ballon était en possession de Harkat, celui-ci ne sut pas le contrôler et dans un combat, épaule contre épaule, il se fit berner par le Malien qui alla tout tranquillement battre le gardien Chaouchi. La JSK qui venait, cinq minutes plus tôt, de réduire la marque à 3-1 (but de Hemani) était K.-O. debout, et enregistrait une défaite aux allures de déroute. Celle-ci fut dessinée dès la 15' sur une grosse bourde de Yacef, en position de dernier défenseur (?), lequel, sur un long centre de Ammour, amortit si mal le ballon qu'il le mit en possession d'un Abouta tout heureux de le mettre au fond des filets adverses. Il faut dire, par ailleurs, que l'USMA a presque fait de la démonstration dans ce match. A ce titre, sa victoire aurait pu être plus large sans que nul ne le conteste. Alors que la JSK avait du mal à faire remonter le terrain au ballon, son adversaire portait avec beaucoup de facilité le danger dans le camp opposé. Aussi, fut-ce en toute logique que l'USMA accentua son avance au score à la 44' sur un penalty accordé pour une faute de Zafour sur Ammour et que transforma Boucherit. La sortie d'un Yacef complètement hors de son sujet et son remplacement par Hemani, en seconde période, n'apporta aucune solution au désarroi de la JSK. Au contraire, ce fut l'USMA qui continua son festival dans un match qu'elle était à cent lieues de penser, avant le coup d'envoi, qu'il allait être aussi facile. L'aisance avec laquelle évoluait Ammour contrastait avec la lourdeur des joueurs de la JSK qui ne savaient plus comment faire pour éviter l'effondrement. Et lorsque Abouta récidiva et y alla de son second but personnel à la 70' en exploitant un service impeccable de Ammour, il n'y avait plus de match. La JSK eut beau sauver l'honneur par Hemani, elle finit par boire le calice jusqu'à la lie avec le but de Doucouré. Dans l'autre demi-finale, il a fallu recourir à la série de tirs au but pour départager les deux adversaires. Ce fut un match moins prenant que celui de Blida avec deux équipes qui ont tenté de forcer la décision tout au long des 120 minutes de jeu, mais le manque de concentration des joueurs de chaque camp, quand ce n'était pas les deux gardiens, qui ne se mettaient pas en valeur. A ce jeu du hasard qu'est la série des tirs au but, la chance a souri au Mouloudia d'Alger mais on a dû attendre la seconde série et le 10e tir pour que le verdict de ce match soit connu. Il faut dire que dans cette série, le club algérois est revenu de loin pour avoir raté ses deux premiers essais alors que Blida avait réussi les siens. Mais, par la suite, les Blidéens se montrèrent moins adroits et cela profita à son adversaire qui concrétisa sa qualification à la finale au 10e tir, celui de Hadjadj. Et puis le MCA doit une fière chandelle à son gardien Azzeddine qui se permit le luxe d'arrêter quatre tirs blidéens.