Madiba a toujours soutenu la cause palestinienne Mandela marqua les esprits par son pragmatisme politique et par sa volonté d'unir le(s) peuple(s) sud-africain(s) au lieu de le diviser. Il est parti, laissant dans son sillage le sceau d'un homme qui a marqué son temps, son époque. Nelson Rolihlahla Mandela, «Madiba» - du nom de son clan de la tribu des Xhosa - restera comme l'un des Grands Hommes qui ont imprégné et forgé le XXe siècle. Un siècle qui a connu deux Guerres mondiales et les luttes pour l'émancipation des peuples. C'est dans ce contexte de lutte pour les libertés et contre l'apartheid, que Nelson Mandela, décédé jeudi soir à l'âge de 95 ans, s'est forgé une stature universelle, au point de devenir une icône de son vivant. Fait rare dans un monde où les hommes politiques sont obnubilés par leur ego. Nelson Mandela avait la possibilité de rester au pouvoir à vie, il a choisi la démarche contraire qui l'a encore - si cela se pouvait - grandi en l'imposant comme un homme d'une envergure et stature exceptionnelles. Ce qu'il était en fait, lui qui n'avait pour préoccupation que le bien-être de son pays et de son peuple qui donna des gages à ses populations. En fait, Mandela marqua les esprits par son pragmatisme politique et par sa volonté d'unir le(s) peuple(s) sud-africain(s) au lieu de le diviser. Son long séjour dans les prisons de l'apartheid et notamment dans la sinistre geôle de l'île de Robben Island - dont il garda une tenace maladie pulmonaire due aux privations et à l'humidité de la cellule - loin de l'aigrir l'a en fait préparé à pardonner et à mettre sur les rails une Afrique du Sud multiraciale. Ce qui distingue aussi Mandela, c'est son humanisme. Mandela a choisi la réconciliation qui rapproche le peuple, plutôt que la vengeance qui aurait été un désastre pour son pays. C'est ainsi, que le héros de la lutte anti-apartheid, s'est illustré en particulier par le fait qu'il a, dès sa libération en 1991, immédiatement banni tout esprit de revanche et de vendetta contre les Blancs, affirmant au contraire que les «Afrikaners» (les descendants des colons néerlandais) sont des «Sud-Africains» au même titre que les Noirs et les métis. Il n'y eut pas d'exode massif, l'Afrique du Sud ne s'est pas vidée de ses cadres et élites, ni déstructurée. Bien au contraire, tous les Sud-Africains, quelles que soient leurs couleur et origine, avaient le droit de vivre et de participer à la construction de leur pays. C'est aussi l'inventeur de la «Nation arc-en-ciel», faisant de l'Afrique du Sud le premier pays au monde où la race n'est pas (n'est plus) un critère de développement - comme ont voulu l'imposer les séparatistes blancs sud-africains par le biais de leur concept d'apartheid (ou développement séparé) - de travail et de droit à la vie. En lui rendant hommage de son vivant, le monde entier a parfaitement reconnu l'apport immense de ce dirigeant exceptionnel à la compréhension entre les hommes, par la justice et le dialogue. C'est lui aussi, qui initia dans son pays le processus «Justice et Réconciliation» qui a permis aux Sud-Africains de se regarder dans les yeux et se dire leurs quatre vérités. De fait, lui rendant hommage, un ancien président français, Jacques Chirac, et l'actuel Premier ministre britannique, David Cameron, ont quasiment utilisé les mêmes mots en écrivant sur leur compte twitter qu'une «grande lumière s'est éteinte» en la personne de «Madiba». C'était aussi, un pragmatique politique qui s'est refusé à s'accrocher au pouvoir, alors qu'il pouvait prétendre à la présidence à vie. Ce qui allait en droite ligne avec sa notion du pouvoir et de ce que l'on connaissait de l'homme qui s'est suffi d'un seul mandat, à l'issue duquel il laissa le pouvoir à la relève, ouvrant la voie des affaires de la nation à la nouvelle génération représentée par les Thabo Mbeki - fils de Govan Mbeki, l'un de ses compagnons de prison à Robben Island - deuxième président noir du pays, et autre Jacob Zuma, l'actuel président sud-africain. Il est mort le Grand Homme, laissant derrière lui nombre de leçons d'humilité à méditer, singulièrement, par les hommes politiques africains.