Les importateurs récalcitrants seront frappés d'une taxe élevée après le premier avis de retrait Le stockage de conteneurs devra être strictement réglementé pour faire baisser le nombre de bateaux en rade. Pas moins de 6000 camions de haut tonnage, remorques et semi-remorques font mouvance quotidienne à travers le port d'Alger pour assurer le débarquement de marchandises. Ce mouvement auquel il faut ajouter quelque 3000 véhicules qui sont débarqués périodiquement, nécessite un aménagement urgent. Pour ce faire il est urgent d'aménager des espaces spécifiques, a estimé le ministre des Transports Amar Ghoul, lors d'une longue visite effectuée hier dans le port d'Alger. Accompagné par le DG du port d'Alger (Epal), Abdelaziz Guerrah et du wali délégué d'Alger-Centre ainsi que de responsables de corps constitués affectés au port (douane, sécurité et logistique), le ministre s'est enquis laborieusement de l'ensemble des opérations relatives à la bonne gouvernance d'une infrastructure de cette importance qui représente le poumon économique du pays. Le ministre a annoncé à cette occasion l'ouverture prochaine d'une seconde gare maritime qui viendra en extension et modernisation de la gare actuelle que pilote l'Epal. Les travaux d'exécution sont programmés pour 22 mois, faisant dire au ministre que les délais impartis doivent être respectés. A propos justement de délais, Ghoul a été très ferme quant au non-respect de retrait des conteneurs qui engorgent inutilement le port d'Alger. Les importateurs récalcitrants seront frappés d'une taxe élevée après le premier avis de retrait qui pourrait aller jusqu'à la radiation du registre du commerce dès le second avis non respecté. Le conteneur est alors acheminé vers un port sec (Rouiba par exemple) où les mêmes directives doivent être appliquées. Il a fait remarquer que les importateurs préfèrent laisser leurs conteneurs stockés au niveau du port d'Alger car les frais sont moindres que dans les ports secs. L'on apprend ainsi que le trafic du port d'Alger représente «20% de la navigation mondiale et 50% du mouvement de conteneurs». Les montants consentis pour maintenir l'activité des portes du pays s'élèvent à 17 milliards de dinars dont 2 réservés au seul port d'Alger. Convaincu de la nécessité de se mettre au service du passager, Ghoul a déclaré qu'il faut penser à une jonction de transport entre le débarquement et d'autres voies de transport public comme le tramway, le métro, le bus ou le train afin que le passager puisse se rendre aisément et rapidement chez lui après un long voyage en mer. Le train, a-t-il dit, devrait être mieux utilisé pour le transport des marchandises vers les quatre coins du pays, désengorgeant ainsi les autoroutes du pays. Ghoul a annoncé par ailleurs l'ouverture, dans un proche avenir, d'une ligne maritime de cabotage pour passagers et marchandises, reliant entre elles les trois wilayas du Centre à savoir Alger, Boumerdès et Tipasa. Ce projet permettra une décongestion non négligeable des artères d'Alger où la circulation devient de plus en plus dense a-t-il fait remarquer. Soulignant l'impérative action d'assainissement des aires portuaires, le ministre a martelé à plusieurs reprises qu'il faut «gagner chaque mètre carré inexploité du port» pour y entreposer les conteneurs et les différents engins débarqués. Ghoul a par ailleurs, suggéré une révision à la hausse de la taxe fiscale et parafiscale qui date de 2001 et parlé de l'éventualité de créer un autre port commercial. Il est urgent de dégager les quais du port pour permettre aux nombreux navires en rade de rentrer au port et éviter ainsi au pays de débourser des surestaries en devises lourdes. Parlant de l'aspect sécuritaire, le ministre a fait savoir que des «espaces destinés aux passagers clandestins sont aménagés dans des conteneurs». La sécurité a un grand rôle à jouer dans l'enceinte du port, conformément, a souligné le ministre, aux «directives du Président Abdelaziz Bouteflika», et ce, en «application des décisions prônées lors des récentes assises sur le transport». Le port doit être clôturé avec une empreinte qui donnera une valeur ajoutée tout en contribuant à l'ouverture du port vers la capitale et de la ville vers le port. S'adressant au premier responsable du port d'Alger, il dira «je vous signe un chèque en blanc pour toute action de modernisation, d'informatisation et d'embellissement du port d'Alger sous un angle futuriste, moderne pour une facilitation du trafic portuaire. Pour être atteints, ces objectifs aux normes internationales, doivent reposer sur un effectif compétent aux techniques modernes», a insisté Ghoul.