«Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.» Ce principe s'applique à ce qui se passe dans le secteur de l'éducation à l'occasion des examens pour des recrutements externes... De nombreux candidats aux examens professionnels, organisés par le ministère de l'Education se sont plaints du déroulement des épreuves qui ont débuté le 8 de ce mois. Le concours ouvert aux postulants à des postes de directeur de lycée ou CEM, ou encore des écoles primaires et ceux réservés à la fonction d'inspecteurs seraient entachés d'irrégularités. Comment un postulant au poste de directeur ou d'inspecteur a-t-il l'audace de recourir au copiage et à des malversations dont on accuse les enfants lors des examens? Beaucoup se seraient présentés aux épreuves avec des livres et des documents. D'autres ne croient même pas à ces tests au prétexte que les listes seraient déjà confectionnées. Dans ce climat opaque, il est opportun de se demander pourquoi le ministère de tutelle persévère dans cette manière de faire particulière à l'école algérienne. Sous d'autres cieux, la promotion au grade de directeur ou d'inspecteur est soumise à des critères objectifs, mais draconiens. «Ces examens sont mis en place pour avantager certains proches de l'administration» commente un participant. Après la ridicule décision de reclasser le corps des PEF et PEM sur la base d'une formation locale de trois années, voilà une autre décision qui portera un coup fatal à ce qui reste de l'éducation en Algérie. La formation de trois années qui aura permis aux bénéficiaires de passer de la catégorie 11 à 12 n'est en fait qu'unsimulacre. Cette formation n'est positive ni sur le plan formelle encore moins sur son fond. Des livres ont été gracieusement offerts aux participants qui les ont, dans la majorité, utilisé lors des tests. N'est-il pas temps de revenir au modèle ancien où après plusieurs années de travail, l'enseignant passe à la direction ou à l'inspection. Pourquoi ne pas classifier simplement les trois corps, celui du primaire, celui du moyen et celui du secondaire identiquement avec des spécificités et des primes pour ceux qui assument des responsabilités comme responsable de matières, formateurs... ce sont là les questions qui taraudent les esprits, mais que le ministère nie au profit du clientélisme, des affinités... pour faire plaisir aux syndicats. L'Algérie reste l'unique pays au monde où les syndicalistes ont l'avantage de postuler à des postes de responsabilité hors quota. Voilà la véritable raison qui motive ces organisations des travailleurs et qui rétrograde l'intérêt collectif à la seconde position. L'intérêt de l'élève et la refonte du système éducatif national, passent obligatoirement par la promotion des plus méritants, par l'amélioration des conditions de travail des personnels de l'éducation, mais et surtout par l'éradication de la tricherie, à commencer par celle qui semble avoir dominé lors de ces examens organisés par la tutelle. Qu'attendre d'un directeur ou d'un inspecteur qui «passe» grâce au copiage?