Washington a suspendu son aide non létale pour le nord de la Syrie après la prise de contrôle, samedi, par des combattants du Front islamique, d'installations de l'Armée syrienne libre (ASL), chapeautée par l'opposition syrienne, a-t-on appris auprès de l'ambassade des Etats-Unis à Ankara. «A cause de cette situation, les Etats-Unis ont suspendu toute fourniture d'assistance non létale vers le nord de la Syrie», a indiqué un porte-parole de l'ambassade, T.J. Grubisha. M.Grubisha, qui s'est dit «inquiet» de la saisie par les forces islamistes des installations de l'opposition, a toutefois précisé que l'assistance purement humanitaire n'était pas remise en cause par cette décision, car distribuée par le biais d'organisations internationales et non-gouvernementales. «Nous sommes en train de recueillir les faits et de consulter nos amis de l'opposition syrienne pour décider des nouvelles mesures en faveur du peuple syrien», a ajouté le diplomate américain. Les tensions sont montées entre le Front islamique, créé le 22 novembre par la fusion de sept groupes islamistes, et l'Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle chapeautée par l'opposition en exil appuyée par l'Occident, bien que les deux camps luttent pour la chute du régime de Bachar al-Assad. Le Front islamique s'était emparé samedi de dépôts d'armes appartenant à d'autres groupes rebelles près de la frontière avec la Turquie. Le passage de Bab el-Hawa est géré par plusieurs formations rebelles du côté syrien, et plusieurs d'entre elles disposent d'un siège près de ce point frontalier. Parallèlement, la Turquie a décidé de fermer mardi «en raison des combats» entre les factions syriennes, le poste-frontière de Cilvegözü (province turque de Hatay, sud-est), important point de passage entre la Turquie et la Syrie, en face de Bab el-Hawa, a annoncé hier le ministère turc des Douanes dans un communiqué. «Il s'agit d'une mesure temporaire» a souligné une source turque qui a assuré que cela n'affectera pas l'entrée en Turquie de déplacés syriens.. Les Etats-Unis livrent de l'aide dite non létale, notamment des radios et des véhicules, aux seuls rebelles de l'ASL, par crainte de la voir tomber entre les mains des groupes jihadistes qui combattent le régime de Damas. La Turquie qui soutient les rebelles contre le régime syrien, héberge sur son sol plus de 600.000 réfugiés syriens.