«Les premiers manipulateurs de l'info, les inventeurs de la propagande ce sont les médias occidentaux et Canal+, qui est une chaîne porno dans l'imaginaire collectif des Algériens, et qui est passée maître en la matière, mais nous avons hélas! la mémoire courte.» Présentateur de Canal Algérie à propos de Canal + Etre animateur, ce n'est pas une sinécure. On est baladé d'une chaîne à une autre en regardant bouger du métronome. Et dans ce cas, il est très important de vérifier son carnet d'adresses et fréquenter les bonnes personnes. Et à la télévision algérienne à l'heure de la mondialisation, des changements politiques et surtout de la présidentielle, les animateurs et présentateurs télés, n'ont pas la tête sur l'oreiller. Dans notre précédente chronique nous avons évoqué l'arrivée de nouveaux visages à la télévision algérienne. Ces nouveaux visages ne sont pas mis en valeur par le fait qu'ils sont efficaces, mais par le fait qu'ils ont bénéficié d'un concours très spécial de circonstances. Ainsi, dans l'émission Sabahyates sur A3, une mini-révolution est passée en douce. Deux des principaux animateurs de l'émission durant plus de cinq ans, ont été écartés par la responsable du programme Nassima Chaouch. Il s'agit des deux hommes de l'émission Sabahyates, Mohamed Abdoun et Massi, qui faisaient les beaux jours de la matinale de la télévision nationale. Ils ont été remplacés par la blonde de la soirée du Buteur Safia Djebari et d'un jeune venu, Youcef Hamid. Si ce changement fait partie du jeu de la transition habituelle qui anime une télévision, en revanche on comprend mal la suppression des invités à l'émission de la matinale. La seule émission sur laquelle est autorisé un invité le matin sur la télévision algérienne, c'est sur l'émission féminine Seyidati (madame) de la très puissante Nassima Chaouch. Comme son nom l'indique, c'est une émission consacrée à la femme algérienne et l'animatrice change de tenue traditionnelle, à chaque émission, comme le faisait une certaine Lynda Tamadrari sur Canal Algérie. Dans le cadre du Salon sur l'habit traditionnel, les deux femmes du petit écran algérien se sont fait une concurrence colorée dans cette «tsdira» audiovisuelle. Dans une télévision nationale où il est très difficile de se transformer en vedette nationale, il y a parfois des passages au grand succès qui font peur. Ainsi on a procédé récemment au changement de l'animateur et présentateur de l'émission de débat de Canal Algérie Question d'Actu. Ainsi, le talentueux Ahmed Lahri a été remplacé à la tête de cette émission débat, par un autre bon présentateur de Canal Algérie Nazim Aziri. Ahmed Lahri reste tout de même une vedette, sans conteste et il l'a prouvé, lors du débat conjoint qu'il a animé avec la journaliste de France 24 Vanessa Burggraf, lors de la visite du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Reste que Canal Algérie, qui demeure très surveillée et scrutée de l'autre côté de la méditerranée par Canal+, ne fait pas mauvaise mine, même si on évoque en coulisse, un changement incessant à la tête de cette télévision algérienne francophone. Cette transition démocratique dans le changement des visages n'influe en rien sur la ligne éditoriale de la télévision algérienne et en encore moins sur le contenu des programmes qui parfois échappent même à la direction de l'Entv. [email protected]