«Dans le monde de la télévision, on ne peut être que deux choses: un mendiant ou un seigneur.» Brandon Tartikoff «Les Ecrans d´or»! Bien qu´inspirés des «Sept d´or» de la télévision française, ils ont le mérite d´exister et de rendre le sourire à des journalistes enterrés vivants et jetés aux oubliettes depuis 1980. Et pour ce faire, il fallait attendre la venue de Hamraoui Habib Chawki et de ses idées de conquérant des coeurs, pour récompenser les plus anciens présentateurs de la télévision algérienne, tels que Belbahri, pour le JT en arabe et Chérif Benali, pour le JT en français. On regrette même que Tata Nedjwa ne soit pas associée à ce rappel des mémoires, qui nous renvoie à des années en arrière, quand nous avions une télé noir et blanc ou quand on allait regarder les programmes chez notre voisin. Ce qu´on a retenu de cette soirée, ce n´est pas les cafouillages de Bouchra, qui est plus à l´aise dans la présentation des nouvelles technologies et de ses chroniques sur Saraha Raha, que dans sa robe d´animatrice trop décontractée à mon sens. C´est l´absence ou l´oubli de certains noms qui font la lumière et les couleurs sur l´Entv et de Canal Algérie. Bien que Amar Bekhouche soit un grand spécialiste de la télévision, il a gardé néanmoins une distance, par rapport à ce qu´il a fait durant la période où il a été le meilleur à son poste... de directeur de l´information. J´ai appris ce soir-là qu´il ne faillait pas trop se fier aux pronostics de la presse qui, durant plusieurs jours, a placé puis installé des lauréats, sans connaître l´avis du jury des Ecrans d´or. Ainsi, Rayan, le Peter Pan de la télévision algérienne, est parti bien bredouille ce soir, puisque il n´a gagné aucun prix. Il a été battu par une jeune qui monte sur Sabahyate, la première station de démarrage de Karim Bousalem, qui est «placé» aujourd´hui comme le meilleur présentateur de JT en Algérie. Ce dernier s´est contenté de la médaille que lui a accordée le DG de l´Entv, en bon diplomate. Le Prix du meilleur présentateur a été décerné à Ahmed Lahri, présentateur de Canal Algérie qui, avec son calme, son look et surtout sa bonne diction, n´a rien à envier aux présentateurs de TF1 ou de Canal+. Ce prix va sûrement encourager les compétences algériennes et les dissuader d´aller sur d´autres télévisions maghrébines ou arabes. En dépit de son manque de moyens, Canal Algérie a été la télévision la plus présente sur le paysage audiovisuel arabe francophone et, pourtant, elle a été la moins présente dans les récompenses, car on ne comprend pas l´absence de prix pour des animateurs talentueux comme Karim Amiti, Mahrez Rabia, Dalila Smail, Amel Oulmi ou, à un degré moindre, la mascotte de Canal Algérie, Linda Tamadrari, qui est restée bien silencieuse avec sa robe blanche, ce soir-là. Idem pour les animateurs de divertissement comme Tayeb, Sofiane Dani ou Nafaâ. On avait annoncé Hafid Derradji au rang des récompensés, il n´en fut rien également. Et à ce stade de la compétition, le service des sports, le plus efficace et le plus attractif de l´Unique, a été tout simplement oublié. Sami Nourredine, Samir Djaber ou même Mohamed Touzaline, méritaient un clin d´oeil. Préparent-ils leur valise pour Al Jazeera Sport? Quoi qu´il en soit «les Ecrans d´or» comme les Fennecs, le Festival du film arabe d´Oran ou encore le Taghit d´Or, ont donné de l´espoir pour la création, le génie et la compétence artistique et audiovisuelle algérienne. Espérons que cela dure. [email protected]